lundi 12 octobre 2015

Redessine-toi un peu chaque jour Sans comparaison La vie d'avant est partie Dans le trou de la douche Dispersée dans les tuyaux Eau qui coule et qu'on ne peut retenir Ne reste que la sensation L'envie de fluidité À retransposer Dans le présent L'ici Et maintenant Cet univers en angles Où tu t'accroches trop souvent

mercredi 17 juin 2015

Cette impression d'urgence alors que le 2 changera pour un 3 dans quelques heures. Ranger les bibliothèques, trier, enlever la poussière. Vouloir se réveiller dans du propre, comme si c'était une nouvelle route. Il y a dix ans, tu aurais imaginé tout ça? m'a-t-IL demandé au souper. Jamais. Comment aurais-je? Célibataire endurcie, amoureuse de la ville, sans envie d'enfants, avec des racines que je croyais profonde. Mais la vie se révèle parfois imprévisible, avec ses vagues fortes qui emportent tout, brisent les digues, font en sorte qu'on se réveille un matin, trentenaire, mariée, mère, campagnarde... Belge. Et dans dix ans?

lundi 6 avril 2015

Le ventre qui se tord quelques heures avant le départ. Cette valise qui me semble être une montagne trop compliquée à monter, ce désir de rester, de me caler sous les couvertures avec les amours de ma vie, de rester de ce côté-ci de l'océan. Toujours la même chose. Je suis écartelée entre deux univers sis à 7 heures d'avion de distance...

dimanche 22 février 2015

Il y a sept mois que nous avons mis vendu les meubles accumulés au fil des années, mis le reste de notre univers dans des boîtes, invité nos filles à jouer à saute-mouton sur l'océan. Six mois que nous sommes arrivés dans cette maison où la ville me manque chaque matin, mais où le jardin me réconcilie avec la nature. Sept, six, huit parce que déjà tout ce temps. Et parfois je suis bien, presque en équilibre. Mais parfois, le vent est si fort au creux de mon ventre que j'ai peur qu'il m'emporte. Tu as de la chance, tu as créé deux petites ancres si lourdes que je ne sais pas partir. Même si parfois j'ai l'impression que c'est la seule chose qui me retienne.

samedi 28 décembre 2013

Quand tu es née, je t'ai murmuré à l'oreille que tu m'apprendrais à être Zen. Tu as bien réussi les premiers mois, adorables dans ton calme, ta paix intérieure, tes horaires simples. Et puis... Tu as développé ton caractère. Tu dis maman, arci, acore, mais tu hurle aussi veux pas, tute et non. Entre les moments de sommeil, il y a maintenant les cris. Tu danses, tu rigoles, tu pleures. Je te trouve fascinante et énervante à la fois.

vendredi 20 juillet 2012

J'ai peur. Que jamais plus je ne me sente bien dans tes bras. Que les petits bruits empirent encore. De ne pas être capable de t'entendre te passer le fil dentaire. D'avoir envie de te tuer la nuit quand tu gigotes. De ne plus avoir envie de tes baisers. De devoir me rendre à l'évidence. Que ce ne soit pas juste les hormones. J'ai peur. Peur. Peur.

lundi 28 mai 2012

Fatigue sournoise qui frappe en fin d'après-midi alors que le temps a déjà filé trop vite et qu'il faudrait songer à partir. Nuits entrecoupées par les petits coups dans mon ventre, les ronflements de l'Autre, les cauchemars de l'une, les pensées qui se bousculent toujours trop vite entre les quatre fenêtres de mon crâne. Et puis le chat, boule de chaleur qui se terre entre mes jambes, là où c'est inconfortable, juste pour me faciliter la tâche. Mes yeux se ferment le jour et restent ouverts de nuit...

dimanche 25 mars 2012

Tu as grandi. Tellement vite et tellement lentement à la fois au début, mais depuis de façon exponentielle. Tu ajoutes des mots à ton vocabulaire chaque jour. Des merci et assis bien pratiques, des ouais aussi qui font hérisser le poil des bras de ton père. Ton regard change aussi, plus mature, plus observateur. Tu es une éponge et j'ai parfois peur de ce que tu prends de moi.
Et pourtant... Pourtant je te tricote une petite soeur. Une Clémentine pleine de soleil qui viendra pour l'été et chamboulera de nouveau ton univers.
Moi qui ai si peur, toujours, de ne pas savoir te gérer.
La folie est trop facile...

lundi 10 octobre 2011

Tu as dit maman, bien sûr, en premier. Comme le font la plupart des enfants, deux petites syllabes qui contiennent tout l'amour du monde.
Mais ton deuxième mot a été encore. Encore contre vents et marées, Encore toujours, comme si déjà de par tes mots tu avais décidé que tu n'en aurais jamais trop, que tu étais toujours prête pour l'aventure.
Encore.

lundi 6 juin 2011

Faire sept heures de route pour voir une exposition qui est déjà terminée. Entamer son samedi matin sous une pluie torrentielle, se réfugier dans un musée où il faut débourser une fortune pour voir une expo qui ne l'intéresse pas et se promettre qu'on ne l'y reprendra plus. Puis...
Découvrir cette salle tout en bois dans laquelle on a l'impression d'être dans un bateau, marcher jusqu'à un marché qui n'existe pas, mais en rire, passer du bon temps entre amis, déguster un thé dans une librairie, entendre la musicalité de la langue...

Revenir. Sept heures de route au retour avec une Z. plus endormie qu'à l'aller et des souvenirs plein la tête.

jeudi 19 mai 2011

La pluie trace le sillon de votre lointaine absence.
De notre côté de l'océan, nous sommes seuls à savoir que 1+1=3.
J'ai envie de sauter de l'autre côté.
Une envie oppressante de serrer I. dans mes bras, de lui dire comme je me sens petite, de débarquer de nouveau dans cet appartement que que T. nous dise qu'ils boivent souvent du champagne, lui et elle, c'est meilleur que du mousseux, vous ne trouvez pas? Nous avons notre propre petit producteur...

Et puis il me semble que la pluie efface toutes mes racines. Qu'est-ce qui me retient ici?

dimanche 20 février 2011

Poc.Poc.Poc.
Autant de petites implosions qui indiquent que la carapace hivernale se craquèle et menace de disparaître bientôt.

Poc.Poc.Poc.
Le printemps débarque à la vitesse des journées de vie qui s'accumule. Dans quelques mois tu auras un an et tu courras devant moi...

jeudi 6 janvier 2011

Je t'ai rencontré aujourd'hui. Je t'ai rencontré mais tu ne m'as pas vue parce que ce n'était pas toi.

J'ai aperçu ta silhouette de dos, au moment de sortir de la bibliothèque, et une chaleur soudaine a envahi mes joues. Une bouffée de plaisir. Toi? Sans que je m'en aperçoive, un sourire idiot s'étalait sur mon visage quand mon pas s'est accéléré pour te rattraper.

Ce n'était pas toi.

Malheureusement, je ne m'en suis rendue compte qu'une fois rendue grimpée sur le dos de l'inconnu en question.

Tu me manques.

vendredi 31 décembre 2010

Trouver une idée.
La traquer dans tous les recoins de son cerveau.
L'embellir.
La partager.
La préparer.
Et bientôt, bientôt, la montrer...

dimanche 26 décembre 2010

La vitre qui nous lâche au beau milieu de la Quarante. Fracas de la fenêtre qui disparait dans l'ouverture de la porte.
Il fait moins dix et avec le facteur vent, à peu près moins trente-cinq dans l'habitacle.
Joyeux Noël.

jeudi 23 décembre 2010

Envie de déposer des cartes de voeux dans les boîtes aux lettres de nos voisins et de les inviter pour un joyeux happening entre deux festivités.

Envie.

mardi 21 décembre 2010

Je ne me rappelle pas de la frénésie des vacances lorsque j'étais enfant, autre séquelle.
Cependant, j'ai le bonheur de vivre chaque année ce moment où la grande aiguille de l'horloge accroche la bonne heure, le son particulier de cette cloche-là, le sourire immense des paires d'yeux devant moi. Et les "Joyeux Noël!" qui fusent, les "Ne faites pas trop de corrections" qui traînent derrière leurs souhaits.

Aujourd'hui, cette vacances avait le goût de chocolat aux amandes.

vendredi 17 décembre 2010

Elles sont débarquées pendant la pause, affolées par la porte ouverte qui était restée close toute la semaine.
- Madame, on s'est tellement ennuyées! Le surveillant nous disait toujours de nous taire...
J'ai souri.
- Oui, eh bien maintenant c'est moi qui vais vous dire de vous taire, c'est mieux?
- Tellement!

J'ai rigolé. Le coeur réchauffé par leur élan d'amour. Le coeur survolté un peu plus tard quand d'autres encore sont venus me porter un présent de Noël. Quelques vêtements pour Z.

- On a demandé à monsieur R. pour la taille, il nous a dit 18 mois, mais on s'est dit que 12, c'était déjà très grand! Elle va mieux, votre fille? On s'est inquiétés!

Je fais officiellement le plus beau métier du monde.

lundi 6 décembre 2010

Sous la neige, les traces de mes pas s'effacent.
Ces nouvelles bottes sont chaudes, finalement. Heureusement.
Aller-retours entre là-bas et ici, course effrénée pour ne pas rater la lumière. Rouge. Tant pis.

Joyeuse Saint-Nicolas.

mardi 30 novembre 2010