lundi 20 mai 2019

« Et quand le jour se lève, je reviens vers toi.  Ce que je reconnais, ce n’est que vide en moi » 

 Dès qu'il y a un espace dans ma tête, il y a toi. Formé de souvenirs déformés, d'images tapies dans le fond de ce cerveau qui ne veut garder que le beau. 

Le parc. Moi devant les phares de ta voiture. Ta voix au téléphone qui me fait trembler. Les baisers fougueux dans la voiture. Ta main qui me retient. L'odeur de ton corps. Les bêtises. Les attentions. Le lit king. 

Et tout le reste aussi. La tension. Les mots, durs. Les regards. Les fuites. Cette violence qui a toujours couvé. Qui est ce qui nous relie, nous attache l'un à l'autre. Nous attire. Papillons de nuit. 

« Comme une prémonition, on ne changera pas. On ne changera pas » 

Alors je m'enroule dans des chansons qui me rappellent que ce sera toujours la même chose. Tu l'as déjà dit, ce soir-là, dans la voiture, quand j'ai décidé de ne pas te faire la bise pour ne pas éveiller la tentation, que tu as attrapé mon bras pour me retenir au moment où je poussais la portière. 

« C'est nous. On ne changera pas. » 

dimanche 12 mai 2019

Dimanche

Je n'avais envie de voir personne.
Il y a eu hier, déjà, dans cette fête au bout du monde avec trop d'inconnus où je suis allée chercher au fond de moi-même ces sourires, ces phrases toutes faites, ces conversations à continuer.
Et c'est dimanche.
De ceux où j'ai juste envie d'être sous la couette ou enfermée dans mon bureau, à me balancer dans mon hamac et à lire sans me poser de question. Sans parler à d'autres humains sinon vous.
Mais voilà, il y avait après-midi jeux.
Et ensuite souper en famille.
Je me suis d'abord terrée, mais tu m'as trouvée.
Et j'ai fait une première tentative qui s'est soldée en retraite dans les toilettes. Je ne voulais pas gérer. Je n'en avais pas envie.
Pour une raison que je ne m'explique pas, les gens chez moi font monter le stress à un niveau terrible. Je veux être parfaite. Je veux être cette femme qui reçoit bien que je ne suis pas. Cette femme au foyer qui me fait horreur le reste du temps.
Et aujourd'hui mes envies ne cadraient pas avec ce qu'il me restait de sociabilité.
J'ai fait une deuxième tentative.
Je me suis calée dans un fauteuil, j'ai pris un verre et j'ai décidé de laisser couler.
Et doucement, les muscles se sont dénoués.
J'ai même ri.
Pris du plaisir.
Mais je ne mentirai pas : quand ils sont partis, j'ai poussé un soupir de soulagement. Et je suis allée me cacher dans ma couette imaginaire.