dimanche 2 juin 2019

C'était la dernière soirée avant les trois prochains mois. Trois et mois et demi dans ma vie droite et carrée, loin de la liberté que je procure ces voyages, loin de la ville.

Ça a commencé doucement par un apéro, quelques rires, le resto, les grimaces sur les photos. Puis il y a eu la marche pour trouver un chouette bar, l'échec et la capitulation, la lumière tamisée, les toilettes collantes, les confidences. Même des pleurs parce que C., toujours. Puis le numéro de A. donné au barman, les délires partagés, le retour, la musique un peu, mais aussi la fatigue. Et comme je pensais que j'allais aller me coucher bien sagement, il y a eu le dérapage.

Danser sur la table. Rire aux éclats. Se déguiser en castor. Chanter à tue-tête sans connaitre les paroles. Sortir sous la pluie et râler. Prendre un shot dans un bar minable. Écrire à M. Hurler au chauffeur de taxi que je me fais kidnapper. Envahir la piste de danse du bar numéro 2. Rire encore. Oublier qu'il y aura un matin après la nuit. Faire venir un lift de Villeray. Rentrer aux petites heures.

Demain, quand les roues de l'avion se poseront de l'autre côté de l'océan, quand je rentrerai dans cette grande maison pour reprendre mon rôle de mère, de femme, j'aurai dans un coin de ma tête ces heures passées avec eux, cette folle insouciance, ces délires.

Et je tiendrai bon jusqu'en septembre.