dimanche 27 août 2006

Samedi soir ou ... La Perfection

Un samedi étrange.
L'après-midi passée à courir donner de l'aide à deux Français fraichement débarquée dans l'appartement de ta soeur qui s'est poussée sur le chemin de Compostelle.
La soirée avec deux options. Soit G. te fait des moules, soit J. t'amène au resto.
Après quelques tentatives (infructueuses) de rejoindre J., tu appelles G. qui te raconte qu'près avoir passée la journée à jouer au frisbee, il est fatigué et s'en allait justement faire une sieste. Bon, il y a des excuses meilleures, non? Tu lui dis que tu te sens abandonnée mais que tu devrais survivre. Tu essaies de nouveau de rejoindre J. Sans réponse. Merde.
18h12 Tu es convaincu que ta soirée sera un échec.
18h24 appel de J. Tu reprends espoir.
18h25 J. t'annonce qu'il est à moitié mort puisqu'il s'est couché à midi, qu'il va faire une sieste et te rapelle plus tard.
18h45 Tu te poses de sérieuses questions sur ton intérêt personnel. Tu sors papier et crayon et tu laisses aller ton imaginaire.
20h14 J. te rappelle pour te dire qu'il va dormir toute la soirée. Tu crayonnes toujours.
20h20 Tu te dis que tu pourrais toujours passer la soirée avec un inconnu.
20h32 Tu renonces à l'idée. Aucune envie de devoir alimenter une conversation sans substance durant une période indéterminée. Tu crayonnes encore.
21h12 Tu sors ( Jupe jeans ultracourte sur jupe légère violette assez longue. Camisole blanche. Chandail vert. Foulards (2) rouges. De teintes différentes.) dans le but de te louer un film.
21h34 Tu traumatises la fille du comptoir avec ton accoutrement. Tu lui sers ton plus beau sourire.
21h35 Tu danses dans la rue en revenant.
22h00 Tu mets le film, crayon à la main.
00h14 Tu as des ampoules sur le pouce et l'index. Les deux dessins devant toi te font sourire. Les femmes ont des cornes.

00h29 Tu te dis que ta soirée approchais finalement de la perfection. Il y a longtemps que tu n'as pas pris le temps de te retrouver seule sur un divan avec tes crayons. Suffisait d'un samedi soir...

mardi 22 août 2006

Lundi nuit

Insomnie facile. Sommeil entrecoupé qui se meuble, se pare de rêves un peu fou qui me laissent en sueur, au bord de l'Abime.

J'ai le corps qui lutte.

vendredi 18 août 2006

Jeudi soir

Un chat couché dans le couloir.

La soirée fut belle, comme les autres. J. est toujours aussi drôle, a toujours autant mauvais caractère et me fait toujours me sentir aussi bien. Il arrive des soirs comme celui-ci ou je me demande pourquoi on reste ainsi. Mais je sais bien que s'il fallait que ça devienne sérieux, notre jeu ne durerait pas. Les "mon coeur" et les "sweetie" me tomberaient bien vite sur les nerfs, ses envolées un peu fermées d'esprit me rendraient folle, et... Enfin. La soirée fut magnifique. Et je me considère vraiment très chanceuse de l'avoir comme ami, cet étrange personnage...

Beaucoup de gens disent vouloir vivre à fond leur vie, peu ont le courage de le faire...

dimanche 13 août 2006

Je les ai tous invités à souper. J'ai choisi le menu, je suis allée faire les courses, j'ai préparé la salade, j'ai mis la table, j'ai choisi ma robe et... J'ai pris la porte, n'ayant aucune envie de ce repas. Ils se sont butés à une porte close. Tant pis.

mercredi 9 août 2006

Mercredi soir

Du soleil plein la tête. Du sommeil plein les doigts. Des souvenirs qui gigotent dans ma tête, qui joue à cache-cache, qui se virent la tête à l'envers. Une tête qui se cacherait sous une table de cuisine.

lundi 7 août 2006

Samedi soir ou Idées de type B

Le copain de ta meilleure copine est parti faire communion avec la nature pour le week-end, elle s'est déclarée veuve de camping et a décidé qu'il fallait faire la fête. Tu amènes ton sac chez elle avec tous tes trucs, elle habite plus près du centre-ville, tu dormiras là.

Le souper est bien arrosé, vous échangez des potins, fumez des clopes et vous vous préparez ensemble dans la salle de bain comme il y a quelques années, quand vous sortiez ensemble à toutes les fins de semaine.

Quand vous arrivez dans le bar, vous riez en commandant les traditionnels trois shooters et, devant l'air scandalisé du type d'à côté à qui tu as offert d'utiliser son coup pour étaler le sel, tu lèves le coude avant de te sauver profiter de la terasse pour fumer de nouveau quelques clopes.

Au bout de quelques temps (deux ou trois cigarettes, tu ne les as pas respiré alors tu ne les as pas comptées) vous redescendez pour permettre à vos corps de s'exprimer sur une musique qui claque dans la pièce presque vide au départ et qui se remplie peu à peu. Vous étiez seules sur la piste et vous vous retrouvez un peu coincées entre les gens qui bougent.

Tu vas prendre une bouffée d'air au bar et, au type qui te regarde depuis un moment, tu demandes pourquoi il ne danse pas. La réponse vient en anglais.

Il se nomme Steve (Ou Steeve, tu n'as pas demandé et il n'a pas précisé) et au bout d'une heure tu as seulement compris qu'il est américain, qu'il est venu avec 4 potes, qu'il est très drôle, qu'il a des allures un peu punk, un peu rebelles, et qu'il embrasse bien. Tu penses que les shoots ont fait effet et tu te laisses couler dans la soirée.

Vers deux heures, quand les mecs offrent d'aller finir la soirée à leur hôtel, tu penses un court instant que c'est vraiment une idée de type B, mais devant A. qui les trouve aussi très sympathiques et qui t'assure qu'il n'y a pas de problèmes pour son couple, qu'elle restera sage et que tout ira bien, tu sautes.

Vous êtes sept et le taxi ne peut en embarquer que six. Tu ressors donc avec Steve et au moment ou la porte se referme sur A., tu penses que ça aussi, c'est une idée de type B. Mais le deuxième taxi arrive, tu y embarques et en quelques minutes tu retrouves ta copine dans une suite très "bordel de gars". Tu trouves que c'est finalement très drôle.

Alors que A. discute en anglais avec tout le monde, toi, ayant dépassée le stade de boisson ou tu comprends l'anglais pour atterir dans celui ou ça ressemble à du charabia, tu succombes aux yeux du New Yorkais et tu disparais avec lui dans une chambre le temps que ton esprit se taise et que ton corps s'apaise. Il a une copine chez lui, mais il est à Montréal. Tu dis avoir un copain aussi, mais il n'est pas là. L'Américain se révèle être un bon coup.

Vers cinq heures, tu t'endors sur le divan.

À dix heures, tu ouvres les yeux. Des draps blancs, des murs blancs, ou es-tu? Des ronflements. Tu n'es pas seule. En te retournant tu aperçois Steve a moitié nu par dessus le couvre-lit. Tu te tâtes, tu as encore ton haut et ta jupe. Ouf. Tu entends la voix d'A. provenant du salon au moment même ou tu prends conscience du martèlement dans ta tête.

Tu apparais dans l'embrasure, elle se redresse, toujours décemment vêtue. Tu lui indiques ton désir de partir, elle salue Ron avec qui elle était en grande conversation, te glisse deux Advils dans la main et sort avec toi.

En arrivant dans le hall, prenant conscience de ton habillement un peu osé pour un dimanche matin et du regard des touristes en attente d'une chambre ou d'un départ, tu te sens comme dans un film. De type B.

Vous revenez chez elle en discutant. Elle te raconte qu'elle s'est fait plein d'amis, qu'elle a parlé toute la nuit et qu'elle a d'ailleurs appris pourquoi ces cinq New Yorkais étaient de passage à Montréal. Tu hausse un sourcil, curieuse. C'est à ce moment que tu apprends que c'était l'enterrement de vie de garçon de Steve, qui se marie la semaine prochaine. Cheap. Tu jures que tu n'en savais rien. A. te dit qu'elle le sait bien, que c'est à lui de se sentir mal, pas à toi. N'empêche.

Quand A. glisse la clé dans la serrure, elle fait un drôle d'air. En ouvrant la porte, tu comprends. L. est sur le balcon, revenu plutôt de son périple rustique. Oups. Tu prends ton sac et tu t'en vas, préférant ne pas être là quand elle va lui expliquer le déroulement de la soirée. Elle a beau avoir seulement discuté toute la nuit, c'est difficile à croire. Surtout que tu trouves que la phrase " Ne panique pas, ça a l'air pire que c'est..", augure mal.

En sortant de l'immeuble, tu te dis que tout ça était vraiment une série d'idées de type B. Tu as une pensée pour une fiancée qui ne sait pas du tout ce qui s'est passé et tu te dis que tu as été le clou de la soirée d'un enterrement de vie de garçon malgré toi.

samedi 5 août 2006

Vendredi soir

Août est toujours introuvable.
J'ai un plaisir fou à l'imaginer dans les passants que je rencontre. D'Ailleurs au souper le maitre d'hotel aurait fait un Août parfait. Mais je ne lui ai pas dit, j'ai gardé pour moi ce secret en le regardant du coin de l'oeil.

Je suis allée voir mademoiselle P. aujourd'hui. Elle était de fort bonne humeur puisque courtisée par un (horrible) chanteur. À 95 ans, il faut bien savourer la vie...

mardi 1 août 2006

- It's not your first therapy, is that right?

Ce sont ses yeux qui engendrent la première brise. Des yeux d'un vert intense, presque de la même teinte que le mur derrière, à l'exception que les iris semblent attirer et retenir la lumière.
-En effet.

Et puis son petit sourire, à la limite de l'arrogance. Le petit écriteau sur la porte indiquait Dr. Paterson et elle se demande quel prénom pour bien lui aller.

- Have you been to another therapist in New York?
- Vous faites une enquête sérieuse?
- Of course, not.
- Et puis c'est une information que l'on pourrait qualifier de confidentielle, non?

Un prénom anglais sans doute puisque son accent est le plus british qu'elle ait entendu depuis qu'elle est à New York. Peter? Non... William?

-Certainly.
- Mais pour être franche, j'ai dû en consulter autant que vous avez eu de patients.

Son air ahuri ravive le vent au creux de son ventre. En plus, elle a menti. Elle a sûrement rencontré plus de psychologues que lui de patients.

- Je blaguais.

Sourire. Elle n'a soudain plus aucune envie de se confier.

- Je suis désolée, vraiment, mais...

En se penchant pour ramasser son sac sur le sol elle jette un regard vers le diplôme accroché sur le mur en coin. Aidan. Parfait. Mieux que Paul ou Henry.

- Je crois qu'il va falloir mettre fin à la séance, j'ai soudainement une folle envie de vous embrasser et ça risque de nuire à la thérapie. Alors je vais sortir...

Elle se tourne vers la porte et se détourne, comme poussée par une drôle d'envie.

- ... Et je vais aller m'asseoir sur le banc bleu qui se trouve en face de votre bureau, dans le parc. Celui que l'on aperçoit de votre fenêtre. Donc, je vais m'y asseoir, prendre mon bouquin favori et en lire quelques pages. Je vous dis ça comme ça, juste au cas ou.

Comme elle va franchir la porte, sa voix la retient.

-Do you make this kind of proposition to all your therapist?

Elle lui fait un immense sourire, plongeant ses yeux dans les siens.

- Oh mais, rassurez-vous, vous êtes le premier que j'ai envie d'embrasser aujourd'hui.