mardi 31 octobre 2006

Mardi

J'ai croisé un type aujourd'hui dans le métro qui lisait Je l'aimais d'Anna Gavalda. Je l'ai trouvé mignon de loin, mais quand j'ai reconnu, j'ai eu la folle envie de m'arrêter et de lui parler.

" Bonjour, je sais qu'on n'est pas censé parler aux gens dans le métro, mais je voulais juste te dire que j'ai trouvé ce livre excellent et que... enfin, j'espère qu'il te plaira. Qu'il te plait déjà. On pourrait prendre un aller simple pour le Mexique?"

Je suis passée tout droit, les lèvres scellées. Les mardis sont sages.

samedi 28 octobre 2006

Taxi

J'ai passé une bonne partie de la journée hier à me préparer mentalement à cette réunion ultra importante pour le travail, prévue à 15h30. J'avais préparé mes notes, choisi des vêtements appropriés (lire "me donnant de la crédibilité malgré mon absence de titre") et planifié une heure de départ.

J'ai oublié mes notes. Cinq minutes avant l'heure de départ prévu, mon nouveau mini-chat-presque-adorable a fait ses griffes sur mes bas collants ce qui m'a forcé à en trouver une autre paire avec un semblant d'allure. Je suis donc partie très juste sur mon horaire. Rendue au milieu de nulle part, le métro est tombé en panne et il a fallu cinq minutes avant qu'on entende un de ces si charmants messages; le service reprendra dans un temps indéterminé. Je suis donc sortie du wagon en courant sur mes talons ( ça aussi, ça ajoute à la crébilité) pour trouver un guichet et un taxi (parce que n'étant pas une habituée de taxi, je ne savais pas que je pouvais payer par carte dans le dit taxi...). Je n'avais aucune idée de où j'étais. La ligne orange, ça va, je me situe. La ligne verte, encore. Mais la ligne bleue? Et aucun taxi à l'horizon (J'ai aussi pensé en appeler un, mais j'étais certaine que j'allais en croiser un bientôt) pendant une bonne dizaine de minutes. Quand j'ai vu la petite annonce sur le toit d'une voiture, j'ai sauté dans les airs et je l'ai helé très comme-il-faut( Comment appliquer 7 saisons de théorie de Sex and the city). Ouf. Sauf que j'avais oublié le plus important. L'adresse.

" C'est...hum... près de Ste-Justine. Vous savez, l'hôpital pour enfants? Oui... Et hum... en face du HEC? Enfin, un peu avant... ou un peu après..."

Il a dit que ça prendrait dix minutes. On a tourné en rond dans un quartier plutôt chic (Westmount? Outremont? J'y connais rien moi...) et on a fini par atterir sur Côte-Ste-Catherine. Ouf. J'avais beau essayer de me calmer, je ne pensais qu'à la table de conférence et tous ces gens autour qui se demandaient où la petite "intervenante" pouvait bien être être passée pour faire attendre tous ces Dr. et Pr.

"-Avant ou après Ste-Justine?
-Aucune idée, moi je pensais que cette rue était sens unique.. (Quand j'ai dit perdue...) après je pense. Ou avant? Non, sûrement ap... là! C'est là!!!!!!!"

Le chauffeur a dû me prendre pour une folle. Il m'a servi une petite phrase bien-faite-toute-faite du genre: Rien ne sert de courir... et je lui ai laissé un type faramineux avant de m'élancer sur le trottoir pour rejoindre la bâtisse, tremblante sur mes talons (qu'est ce qui m'avait pris aussi) et la tête plutôt ébouriffée. La secrétaire a fait un petit sourire quand je lui ai dit que je venais pour la réunion et elle m'a indiqué le chemin de la salle de conférence. En remontant les marches j'ai replacé quelques mèches et vérifié l'état de mes bas collants. Correct. Quand j'ai poussé la porte, huit têtes ce sont tournées vers moi.

" Oh, bonjour Sophie, on n'a pas encore commencé..."

jeudi 19 octobre 2006

Jeudi

Mort. Ménage. Branle-bas-de-combat.

J'ai dit à mon massothérapeute lundi que la dernière semaine avait été assez difficile. Assez? Terrifiante. Et pas que pour la sonorité.

Mais nous sommes jeudi. Et tout semble revenir. Ouf.

J. a maintenant une place très définie de meilleur ami dans ma tête. Je vais aller dès la semaine prochaine me chercher une petite boule de poil. Je quitte pour le week-end me perdre dans le bois.

samedi 14 octobre 2006

Samedi

Je lui ai menti.
Je lui ai dit, ne t'en fais pas, c'est la routine, il n'y aura rien de grave et puis de toute façon, tu ne peux pas me faire ça, partir.
J'ai même utilisé l'argument massue. Ton rôle est d'attendre que quelqu'un d'autre vienne prendre la place du passager dans le lit. En attendant, temps gris ou gros soleil, tu restes.

Ça c'est passé en quelques minutes. Il y a eu la crise panique quand elle a vu la cage, le petit museau, bordel si rose ce même matin, devenu bleu juste le temps de se rendre à la clinique, et la grosse voix du spécialiste. Il n'y a rien à faire. Et elle était si sereine, si tranquille, quand il l'a rasé pour mieux voir la veine. Si pleine de vie quand sa tête est tombée, les yeux ouverts. On aurait dit qu'elle dormait.

Je lui ai menti parce que je suis revenue sans elle.
Mais juste avant, juste avant, je lui ai dit que je l'aimais tout plein, comme si elle pouvait me comprendre, parce qu'elle me comprend. Et que pour la place du passager, qu'elle y serait toujours.

Le chat de la sorcière n'est plus. La sorcière tourne en rond.

lundi 2 octobre 2006

Lundi

L'être humain est-il physiquement et mentalement capable de rester toujours sur la limite ?
Il me faut des cours de funambule.

dimanche 1 octobre 2006

J. Plus tard

J'ai basculé.

J.

J'ai peur de basculer.
Si j'ai peur de basculer, est ce que c'est déjà inévitable?
Si je bascule, je fais quoi?