dimanche 27 avril 2008

Une heure de badminton plus tard, je me suis écroulée sur le plancher du gymnase.
J'ai dit:
- Je suis une intello, moi, pas une sportive.
- Mens sana in corpore sano.

(J'aime tellement qu'il me parle en latin...)

- Oui et bien je m'en fous du corps, moi...
Il n'a pas répondu, mais les volants ont continué de pleuvoir...

mercredi 23 avril 2008

Je ne l'ai pas tout de suite aimée.
Il faut dire qu'avec un nom comme K., peu de gens l'auraient aimé tout de suite.
Mais il y avait dix-sept ans que je n'avais pas franchi la porte du service de maternité et j'avais oublié, j'ai l'esprit oublieur..., qu'on est facilement épris de ces petites choses qui ne portaient qu'un nom avant d'apparaitre, fripées et émerveillées.
Je ne l'ai pas tout de suite aimée.
Ça m'a pris... un gros quart de seconde.

dimanche 20 avril 2008

Il a dit:
C'est un caprice.
J'ai répliqué que ce n'était pas ça du tout, mais plutôt une rencontre, une belle rencontre, une rencontre folle, de celles qui donnent envie de tout foutre en l'air et d'accepter cette déraison, de l'amener à la maison.
Sur les marches de notre escalier, il m'a regardé caresser ce nouvel amour sans broncher.
- Tu te rends compte qu'on ne pourra jamais aller passer nos vacances en Afrique?

J'ai un cœur d'artichaut.

jeudi 27 mars 2008

Je perds encore...
Ça comment à être long.
J'ai envie de dire que c'est fini et que je ne joue plus.
Mais je n'y arrive pas.
On s'est fait une montagne de nos silences et puis tour à tour on a mis la musique à fond pour que l'autre comprenne bien que l'on ne voulait rien savoir.
Ça y était. On creusait les tranchées.
J'ai gagné.
Il a pris ses choses et il est parti.
Pour je ne sais où avec un billet de retour je ne sais quand.
Bizarre, j'ai l'impression d'avoir perdu...

lundi 24 mars 2008

Malgré le soleil, menteur, qui essaie de me faire croire qu'il fait chaud de l'autre côté de la fenêtre. Je sais, moi, que si je mets le gros orteil de l'autre côté de la porte il bleuira et puis il tombera. Pouf. Mort gelé pour cause d'intolérable désir de prendre l'air.
Alors je le garde au chaud.
Et je ne sortirai pas avant que les premiers bourgeons éclosent.

mercredi 19 mars 2008

Il y a des flocons qui sont tombés sur toi, Sarajevo, ça donne une certaine prestance à ton charme déjà certain, ça me rappelle à toi...
Tu ne le sais pas, mais je t'aime.
De mon continent.
De mes yeux qui ne t'ont jamais vu.
Ne reste sur mes mains que la poussière de tes ruines.
Et le silence de la neige qui tombe.
Il y a un nombre incalculables de moments dans une journée où je me dis " Je pourrais..."

"Je pourrais..."
- Foutre le camp avec une valise, quelques livres, un crayon...
- Dire " Je m'en fous un peu de vos conneries"
- Sauter sur un bureau et hurler
- Oublier de mettre le cadran
- Penser " Je pourrais..." et le faire.

Mais non. Pas tout de suite, pas sur ce ton, pas dans cette formulation...

samedi 15 mars 2008

Parcourir le chemin entre les oreillers pour retrouver ce petit bout de sens de l'humour oublié durant la nuit.
Revenir prendre le petit déjeuner à table en acceptant qu'Il lise le cahier des sports en premier et qu'Il laisse juste assez de place pour poser une assiette et une tasse de thé.
Terminer de manger de retourner dans le lit pour voir s'il ne resterait pas un bout de bonne volonté coincé sous les draps.

lundi 3 mars 2008

" Dans le ciel passe un météore...
Le jour se lève et compte les morts"

Sous l'écran, mes doigts s'emballent afin que des mots s'affichent, les uns à la suite des autres, sur une fausse page blanche en cristaux liquides. Il faudrait la faire imprimer pour qu'elle existe, mais les mots, eux, sont bien là. Poser, déposer les uns à la suite des autres.
En une suite de pages.
32 hier.
11 aujourd'hui.
Et demain?

lundi 25 février 2008

Du vin portugais bouchonné.
Des pâtes trop cuites.
De la sauce qui a collé.
Des corrections...

Et si on partait au Mexique?

dimanche 24 février 2008

Mettre de l'ordre dans sa vie comme dans une bibliothèque, choisir un rangement par collection, par grandeur, par ordre alphabétique ou pas couleur.
Ranger les trésors derrière pour que personne ne le sache, placer les livres-pas-tellement-orgueilleux un peu derrière ceux qui ont des égos. Respecter l'ordre. Placer les anciens amants derrière les boites multicolores, ranger les souvenirs par ordre d'intensité, d'odeur ou de couleur.
Ne pas sombrer.

samedi 16 février 2008

Je manquais de temps pour l'anniversaire à D.
J'ai ouvert un dictionnaire, griffonné quelques définitions sur des bouts de papier que j'ai ensuite découpés. En revenant du boulot, je me suis arrêtée pour acheter un bout de carton bleu et puis, dans le métro, entre les roses des élèves et la grosse dame d'à côté, j'ai fait du bricolage.
Quelques mots épars que je savais qu'il aimerait découvrir, quelques ampoules dessinée entre les ondulations.
Un texte parce qu'il faut bien.
Et voilà.
Je suis passée en vitesse à son appartement, j'ai glissé la carte sur l'oreiller et j'ai filé.

Le lendemain, son éclat de rire dans un courriel.
Merci, il a dit.

Goémonier. n.m.
Récolteur de goémon.

vendredi 15 février 2008

Apprivoiser la solitude.
Ces moments de veille où la soirée s'étire et où l'appétit grignote l'intérieur de mon ventre.
Préparer l'attente en se composant des choses à faire, des collation de survie.
Attendre.
Et puis entendre le grincement des escaliers.
Voir les oreilles du chat se dresser.
Sentir dans le corps le petit frisson quotidien.
Et l'embrasser.
Pour la bienvenue, pour lui faire sentir la faim et pour le plaisir.
Simplement.

dimanche 10 février 2008

Dimanche blanc bouteille de l'autre côté de la vitre.
Ici, qu'hésitations et premiers pas douteux.
Des il faudrait à la pelle assis un peu partout dans le bureau, mais pas d'envies.

samedi 2 février 2008

Faire de la poésie avec une réflexion de cinq pages sur un thème barbant et imposé.

Ne pas paniquer.
Glisser ici et là des termes comme élucubration et tempête.
Laisser des blancs où il ne faut pas.
Recourir à des citations de mots cousins pour faire miroir.
Faire trop de paragraphes pour pas assez de mots.

Espérer.

vendredi 1 février 2008

J'ai dit:
Je suis trop petite. On pourrait leur dire que j'ai attrapé la Tourista imaginaire parce que A. est au Cambodge et qu'elle m'envoie des mauvaises ondes et que c'est très contagieux? Ou bien que je suis tellement une fée du logis parfaite que je suis occupée à faire sécher les draps avec mon souffle? Ou encore que je suis allergique à l'air de l'est de Montréal et que je ne peux me rendre, malgré toute ma bonne volonté ?

Il a été intraitable.

mardi 22 janvier 2008

Je leur ai dit:

Je n'avais pas confiance en vous. Je ne vous en croyais pas capable et j'ai même pensé annuler l'activité avant même de commencer. Mais je me suis trompée. Vous avez été parfaits. Et c'est pour ça que je continue, chaque jour, à me casser la tête pour mettre de la poésie dans votre vie.

Merci.

dimanche 20 janvier 2008

Immobilier alors.

Mettre des cordes à linge partout dans le corridor, comme des fils de téléphone reliant on bureau au sien, à la cuisine, au salon, à la chambre à sommeil.

Sur les cordes, des photos d'ailleurs, de bonheurs et, surtout, d'instants-à-ne-pas-oublier.

samedi 19 janvier 2008

Envie de m'accrocher sur une corde à linge,
de me sus"pendre" par les épaules et d'attendre que la brise soit assez forte pour que je fasse un tour complet.