Quatorze jours de vacances. Notre réflexe est de s'étourdir. Sortir, voir des gens, courir partout. Surtout pas trop longtemps à la maison, juste entre nous.
Et puis cette fois il y a eu erreur. Oubli. Nos plans se sont transformés en châteaux de cartes trop facilement soufflés. Et il y a eu ce désert dans l'agenda. Cette traversée qu'on imaginait terrible. Ces tensions qu'on voyait presque se profiler.
Et puis il y a eu juste nous. Des rires. Elles ont vieilli, cette maison est assez grande pour contenir tous nos silences, tous nos besoins de solitude. Pour laisser respirer nos coeurs et nous permettre d'être heureux. Ensemble.
Demain arrive trop vite. On se prend à espérer pouvoir rester encore un peu dans la bulle. Comme quoi...
dimanche 7 janvier 2018
samedi 17 décembre 2016
Dix ans.
La rondeur, l’implication de ce chiffre me rendait folle d’avance. On a voulu faire une fête, inviter tous les copains à manger une lasagne anniversaire avec nous et puis on a tout annulé. Il y avait un conflit d’horaire, oui, mais surtout cette peur…
Et puis la vie est passée par là et j’ai oublié d’appréhender cette journée. Ce n’est que sur le coup de 16 heures que j’ai pris conscience de l’anniversaire.
Je t’ai acheté des fleurs (une plante de Noël parce qu’après toutes ces années je ne pouvais décemment pas t’acheter des roses) et tu m’attendais avec une bouteille de champagne.
On a ri, on a passé une belle soirée.
Et on aurait dû laisser de côté les sujets qui fâchent, mais c’est bien mal nous connaitre.
On a fini par se dire qu’à force de toujours s’emporter, de ne pas se comprendre, de s’embrouiller pour des broutilles, on ne se rendrait pas à dix ans de plus. Et pour sceller le pacte, on s’est embrassés.
vendredi 23 septembre 2016
Chacun à notre bout de l'océan, nous nous sommes promis de faire attention cette fois-ci, en souvenir des assiettes brisées, des coups de gueule et des mots lancés sans être pensés.
- Tu seras fatigué d'avoir tout géré pendant plus de deux semaines, tu seras énervé de me voir me répandre dans chaque pièce comme je sais si bien le faire et moi je serai à fleur de peau pour cause de fatigue accumulée, de vol pas confortable, d'heures de sommeil manquantes. Mais nous tenterons d'être de grandes personnes et de rester zen. Ok?
Chacun devant notre écran, nous avons promis et j'ai espéré très fort que tes doigts ne soient pas croisés sous la caméra.
Il y a bien eu la fatigue, les quelques regards énervés et les petits chocs du retour à la vie à deux, mais nous les avons oublié grâce à la chaleur des sourires, des mains qui trainent dans le bas du dos, de l'odeur de l'autre, retrouvée. Et d'heures en heures, nous réapprivoisons la vie à deux. Avant le prochain départ...
- Tu seras fatigué d'avoir tout géré pendant plus de deux semaines, tu seras énervé de me voir me répandre dans chaque pièce comme je sais si bien le faire et moi je serai à fleur de peau pour cause de fatigue accumulée, de vol pas confortable, d'heures de sommeil manquantes. Mais nous tenterons d'être de grandes personnes et de rester zen. Ok?
Chacun devant notre écran, nous avons promis et j'ai espéré très fort que tes doigts ne soient pas croisés sous la caméra.
Il y a bien eu la fatigue, les quelques regards énervés et les petits chocs du retour à la vie à deux, mais nous les avons oublié grâce à la chaleur des sourires, des mains qui trainent dans le bas du dos, de l'odeur de l'autre, retrouvée. Et d'heures en heures, nous réapprivoisons la vie à deux. Avant le prochain départ...
mardi 19 avril 2016
vendredi 11 mars 2016
Ouvrir des bulles pour tout et n'importe quoi.
Parce qu'un jour en visite chez des amis qui ont ouvert le champagne en nous disant que ce n'était pas exceptionnel, qu'ils fréquentaient un petit producteur pas très cher, à trois heures de route, j'ai dit: Moi aussi, un jour, je garderai toujours des bulles dans mon réfrigérateur.
Les ouvrir pour des amis de passage, une bonne nouvelle, une mauvaise journée, une envie soudaine.
Ouvrir des bulles pour tout et n'importe quoi.
Comme ce soir. Ouvrir des bulles pour la vie qui passe, pour les lettres qui arrivent, pour les projets à venir, pour les cris des enfants surexcités, pour les petits pas qu'on fait sur la ligne de nos rêves.
Parce qu'un jour en visite chez des amis qui ont ouvert le champagne en nous disant que ce n'était pas exceptionnel, qu'ils fréquentaient un petit producteur pas très cher, à trois heures de route, j'ai dit: Moi aussi, un jour, je garderai toujours des bulles dans mon réfrigérateur.
Les ouvrir pour des amis de passage, une bonne nouvelle, une mauvaise journée, une envie soudaine.
Ouvrir des bulles pour tout et n'importe quoi.
Comme ce soir. Ouvrir des bulles pour la vie qui passe, pour les lettres qui arrivent, pour les projets à venir, pour les cris des enfants surexcités, pour les petits pas qu'on fait sur la ligne de nos rêves.
dimanche 6 mars 2016
Quitter le début de soirée et les bulles pour reprendre la route jusqu'au restaurant où j'ai laissé mon téléphone. Seule dans le noir de l'habitacle, rejoindre l'autoroute à travers des petites rues sinueuses, des villages inconnus dont les contours sont brouillés par la pluie. Voir Paris 300 km. Hésiter. Suivre le mouvement de la voiture, laissant Paris derrière pour plutôt foncer à la friterie récupérer le téléphone, revenir vers Lui, Z. et C., tous les copains. Mais être rassurée, quelque part, de me rappeler que la Ville Lumière n'est qu'à un coup de volant, qu'à une envie de fuite, de moi. Atteignable.
dimanche 21 février 2016
Bouffée de ville.
Marcher pour aller travailler, surprendre les passants en dansant au rythme de la musique dans mes oreilles, boire du mousseux à la fin de la journée, rentrer par les petites rues, sans avoir peur de se perdre... ou enfin, si, un peu, puisque cette ville n'est pas "la mienne". Merci pour ces quelques jours, Bruxelles.
Marcher pour aller travailler, surprendre les passants en dansant au rythme de la musique dans mes oreilles, boire du mousseux à la fin de la journée, rentrer par les petites rues, sans avoir peur de se perdre... ou enfin, si, un peu, puisque cette ville n'est pas "la mienne". Merci pour ces quelques jours, Bruxelles.
mardi 17 novembre 2015
lundi 16 novembre 2015
lundi 12 octobre 2015
Redessine-toi un peu chaque jour
Sans comparaison
La vie d'avant est partie
Dans le trou de la douche
Dispersée dans les tuyaux
Eau qui coule et qu'on ne peut retenir
Ne reste que la sensation
L'envie de fluidité
À retransposer
Dans le présent
L'ici
Et maintenant
Cet univers en angles
Où tu t'accroches trop souvent
mercredi 17 juin 2015
Cette impression d'urgence alors que le 2 changera pour un 3 dans quelques heures. Ranger les bibliothèques, trier, enlever la poussière. Vouloir se réveiller dans du propre, comme si c'était une nouvelle route.
Il y a dix ans, tu aurais imaginé tout ça? m'a-t-IL demandé au souper.
Jamais. Comment aurais-je? Célibataire endurcie, amoureuse de la ville, sans envie d'enfants, avec des racines que je croyais profonde.
Mais la vie se révèle parfois imprévisible, avec ses vagues fortes qui emportent tout, brisent les digues, font en sorte qu'on se réveille un matin, trentenaire, mariée, mère, campagnarde... Belge.
Et dans dix ans?
lundi 6 avril 2015
Le ventre qui se tord quelques heures avant le départ. Cette valise qui me semble être une montagne trop compliquée à monter, ce désir de rester, de me caler sous les couvertures avec les amours de ma vie, de rester de ce côté-ci de l'océan.
Toujours la même chose. Je suis écartelée entre deux univers sis à 7 heures d'avion de distance...
dimanche 22 février 2015
Il y a sept mois que nous avons mis vendu les meubles accumulés au fil des années, mis le reste de notre univers dans des boîtes, invité nos filles à jouer à saute-mouton sur l'océan. Six mois que nous sommes arrivés dans cette maison où la ville me manque chaque matin, mais où le jardin me réconcilie avec la nature. Sept, six, huit parce que déjà tout ce temps. Et parfois je suis bien, presque en équilibre. Mais parfois, le vent est si fort au creux de mon ventre que j'ai peur qu'il m'emporte. Tu as de la chance, tu as créé deux petites ancres si lourdes que je ne sais pas partir. Même si parfois j'ai l'impression que c'est la seule chose qui me retienne.
samedi 28 décembre 2013
Quand tu es née, je t'ai murmuré à l'oreille que tu m'apprendrais à être Zen.
Tu as bien réussi les premiers mois, adorables dans ton calme, ta paix intérieure, tes horaires simples.
Et puis... Tu as développé ton caractère.
Tu dis maman, arci, acore, mais tu hurle aussi veux pas, tute et non.
Entre les moments de sommeil, il y a maintenant les cris.
Tu danses, tu rigoles, tu pleures.
Je te trouve fascinante et énervante à la fois.
vendredi 20 juillet 2012
J'ai peur.
Que jamais plus je ne me sente bien dans tes bras.
Que les petits bruits empirent encore.
De ne pas être capable de t'entendre te passer le fil dentaire.
D'avoir envie de te tuer la nuit quand tu gigotes.
De ne plus avoir envie de tes baisers.
De devoir me rendre à l'évidence.
Que ce ne soit pas juste les hormones.
J'ai peur.
Peur.
Peur.
lundi 28 mai 2012
Fatigue sournoise qui frappe en fin d'après-midi alors que le temps a déjà filé trop vite et qu'il faudrait songer à partir.
Nuits entrecoupées par les petits coups dans mon ventre, les ronflements de l'Autre, les cauchemars de l'une, les pensées qui se bousculent toujours trop vite entre les quatre fenêtres de mon crâne.
Et puis le chat, boule de chaleur qui se terre entre mes jambes, là où c'est inconfortable, juste pour me faciliter la tâche. Mes yeux se ferment le jour et restent ouverts de nuit...
dimanche 25 mars 2012
Tu as grandi. Tellement vite et tellement lentement à la fois au début, mais depuis de façon exponentielle. Tu ajoutes des mots à ton vocabulaire chaque jour. Des merci et assis bien pratiques, des ouais aussi qui font hérisser le poil des bras de ton père. Ton regard change aussi, plus mature, plus observateur. Tu es une éponge et j'ai parfois peur de ce que tu prends de moi.
Et pourtant... Pourtant je te tricote une petite soeur. Une Clémentine pleine de soleil qui viendra pour l'été et chamboulera de nouveau ton univers.
Moi qui ai si peur, toujours, de ne pas savoir te gérer.
La folie est trop facile...
Et pourtant... Pourtant je te tricote une petite soeur. Une Clémentine pleine de soleil qui viendra pour l'été et chamboulera de nouveau ton univers.
Moi qui ai si peur, toujours, de ne pas savoir te gérer.
La folie est trop facile...
lundi 10 octobre 2011
Tu as dit maman, bien sûr, en premier. Comme le font la plupart des enfants, deux petites syllabes qui contiennent tout l'amour du monde.
Mais ton deuxième mot a été encore. Encore contre vents et marées, Encore toujours, comme si déjà de par tes mots tu avais décidé que tu n'en aurais jamais trop, que tu étais toujours prête pour l'aventure.
Encore.
Mais ton deuxième mot a été encore. Encore contre vents et marées, Encore toujours, comme si déjà de par tes mots tu avais décidé que tu n'en aurais jamais trop, que tu étais toujours prête pour l'aventure.
Encore.
lundi 6 juin 2011
Faire sept heures de route pour voir une exposition qui est déjà terminée. Entamer son samedi matin sous une pluie torrentielle, se réfugier dans un musée où il faut débourser une fortune pour voir une expo qui ne l'intéresse pas et se promettre qu'on ne l'y reprendra plus. Puis...
Découvrir cette salle tout en bois dans laquelle on a l'impression d'être dans un bateau, marcher jusqu'à un marché qui n'existe pas, mais en rire, passer du bon temps entre amis, déguster un thé dans une librairie, entendre la musicalité de la langue...
Revenir. Sept heures de route au retour avec une Z. plus endormie qu'à l'aller et des souvenirs plein la tête.
Découvrir cette salle tout en bois dans laquelle on a l'impression d'être dans un bateau, marcher jusqu'à un marché qui n'existe pas, mais en rire, passer du bon temps entre amis, déguster un thé dans une librairie, entendre la musicalité de la langue...
Revenir. Sept heures de route au retour avec une Z. plus endormie qu'à l'aller et des souvenirs plein la tête.
jeudi 19 mai 2011
La pluie trace le sillon de votre lointaine absence.
De notre côté de l'océan, nous sommes seuls à savoir que 1+1=3.
J'ai envie de sauter de l'autre côté.
Une envie oppressante de serrer I. dans mes bras, de lui dire comme je me sens petite, de débarquer de nouveau dans cet appartement que que T. nous dise qu'ils boivent souvent du champagne, lui et elle, c'est meilleur que du mousseux, vous ne trouvez pas? Nous avons notre propre petit producteur...
Et puis il me semble que la pluie efface toutes mes racines. Qu'est-ce qui me retient ici?
De notre côté de l'océan, nous sommes seuls à savoir que 1+1=3.
J'ai envie de sauter de l'autre côté.
Une envie oppressante de serrer I. dans mes bras, de lui dire comme je me sens petite, de débarquer de nouveau dans cet appartement que que T. nous dise qu'ils boivent souvent du champagne, lui et elle, c'est meilleur que du mousseux, vous ne trouvez pas? Nous avons notre propre petit producteur...
Et puis il me semble que la pluie efface toutes mes racines. Qu'est-ce qui me retient ici?
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