mercredi 2 août 2023

Mai 2

 J'avais tissé le silence patiemment, m'étourdissant dans mes agendas remplis. Mais les dates n'étaient pas satisfaisantes et le trou de mon ventre fleurissait parfois de toi. Encore. Mais je ne craquais pas et j'en était fière. 

Et puis il y a eu ce samedi. Un départ mal calculé, oublié, une journée montréalaise de plus. Vingt-quatre heures à occuper alors que les ami.es étaient déjà tou.tes parti.es, occupé.es. Loin. 

Je t'ai écrit. 

« Es-tu libre ce soir ? »

Tu m'as dit que tu devais aller voir un spectacle, mais que tu préférais être avec moi. J'ai souri. On devait se retrouver au parc, on avait une heure, mais pas un lieu précis. « Je te trouverai. Je trouve toujours. »

J'ai senti l'apesanteur, mais j'ai décidé de repousser l'appréhension. Je me suis accrochée aux promesses de ce pique-nique partagé, à ma petite joie de te retrouver. 

J'ai peur des espaces publics remplis, l'angoisse d'être perdue, seule. J'ai quand même préparé ma part du festin, trouvé un Bixi. Je suis arrivée. Et j'ai attendu. Attendu sans être attendue ou cherchée puisque tu n'étais nulle part. 

Les messages se sont accumulés. Pas clairs. Tu as mis longtemps avant de me répondre, puis tu m'as demandé si j'étais déjà là sans me dire que toi, tu n'y étais pas. J'arpentais les allées en espérant te croiser, jalouse de tou.tes celles et ceux qui s'étaient déjà trouvé.es et célébraient, rosé en main, ce samedi de mai. J'ai fini par comprendre que tu étais seulement en route. Tu m'as ouvert des portes, proposé de partir. À ce stade, je tombais déjà, mais c'était ma dernière soirée et l'alternative était la colère solitaire sur mon balcon. Je suis restée, ai sorti mon livre pour faire parade. Les mots m'échappaient. J'espérais que tu aurais pensé à prendre un filet. 

Tu es arrivé avec une heure de retard. Tu avais apporté ton sourire et tes confidences. Entre deux bouchées, tu m'as confié avoir parlé de moi à ta mère, quand on se fréquentait. Tu m'as raconté ce que tu aimais chez moi. J'avais l'impression que tu m'ouvrais un accès vers ton coeur. Ça aurait été beau si je n'avais pas senti que tes mots flottaient. Étrangement. Je t'ai demandé si tu avais bu, ou pris de la drogue. Je ne te l'ai pas dit, mais ce soir-là, c'était aussi l'anniversaire de mon père. Et je retrouvais chez toi les signes de cette ivresse qui rend mou, moelleux, affectueux. Dangereux. Tu m'as assuré que non, que tu étais sobre. Trois fois.

Je tombais et tu jouais les funambules. 

Tu m'as rapidement proposé d'aller chez toi. Je me suis menti, j'ai repoussé loin derrière les fleurs ces drapeaux rouges que tu agitais dans tous les sens et j'ai dit oui. Parce que je suis une grande romantique, tu sais. Et je voulais que cette dernière nuit avant le grand désert soit un souvenir assez fort pour nourrir mes rêves de l'autre côté de l'océan.

Mais tu marchais croche. Et j'ai repensé à cette phrase : « Je devrais m'aimer assez. »

Au coin de ta rue, cette fois j'ai choisi l'affirmative. « Tu es saoul. » Impossible de nier, tu le voyais bien. Tu m'as expliqué que tu étais tombé sur des ami.es. Que tu avais oublié l'heure dans le plaisir des échanges dans cette langue qui est la tienne, mais pas la mienne. Que tu étais désolé. 

Je t'ai dit que je préférais partir. Je ne sais plus comment, mais tu étais sur le sol. Assis. Et tu m'as rappelée alors que je m'éloignais sur le trottoir, les yeux fontaines, déterminée à ne pas tourner la tête. 

Je ne m'aime souvent pas assez, mais ce soir-là, c'était suffisant pour atteindre le coin de rue avant de m'effondrer. 


Mai 1

 « Je voudrais m'aimer assez pour être capable de mettre fin à ça. »

C'est ce que j'ai dit à A. quand je lui ai expliqué le grand trou dans mon ventre. L'impression d'être l'adolescence à fleur de peau d'il y a longtemps, celle en attente, en équilibre, qui s'accroche à ce moment d'apesanteur avant la chute. Voire qui en redemande, si je me fie à tous ceux dont je fuis l'étreinte sans douleur. 

Quand tu es réapparu au bout de trois jours, comme si rien ne s'était passé, je t'ai dit que je préférais en rester là.

Tu as répondu que tu comprenais. 

J'avais envie de hurler devant ta reddition trop facile. 

Je me suis rappelée qu'il me fallait m'aimer beaucoup. Qu'il fallait au moins que cet amour soit plus fort que ma propension à la douleur romantique. 


samedi 15 juillet 2023

Avril 2

 On s'est vus quelques fois. Toujours au détour de nos agendas, souvent en fin de soirée. Je venais m'asseoir sur ton canapé de velours rouge, on échangeait les confidences, je faisais tranquillement la cartographie de tes tatouages. Si les matins dans ta chambre étaient toujours bruyants à cause de la vie en dessous, tu ne t'offusquais pas de mon mauvais caractère et tu l'adoucissait à coups de lattés. Je laissais sous l'oreiller mes doutes et mes frustrations, quand tu disparaissais de longues journées et que je ne reconnaissais plus la chaleur de la présence dans le toi de la distance. 

Un soir, tu m'as amenée dans un bar où je me disais que la moi adolescente aurait eu envie d'être, mais où la moi adulte cherchait ses marques. Puis tu m'as fait découvrir un chouette petit restaurant de tacos et les papillons sont revenus. C'était comme ça, avec toi. Jamais de juste milieu.

Ce soir-là, on a parlé de nos envies. Je t'ai expliqué que je ne cherchais pas qu'une baise, que les bénéfices amicaux étaient une case déjà cochée dans ma vie. Tu m'as dit que tu voulais prendre ton temps, mais j'avais cru déceler l'envie d'explorer dans la douceur de ta main sur la mienne. 

Sauf qu'un jour, ou trois, plutôt, tu es disparu. 

mercredi 12 juillet 2023

Avril 1

Cette fois, on a tenu un peu plus la distance. Les messages n'étaient pas réguliers, mais suffisamment pour nourrir le désir de se revoir. Je suis passée par Montréal en coup de vent sans possibilité, partie vers Québec le temps d'un contrat. Je t'ai écrit de ma chambre d'hôtel du 29e étage. Presque une invitation. Mais la vie est compliquée, faire six heures de route sur un coup de tête aussi. Le dimanche, j'avais épuisé toutes les parcelles d'énergie produites par mon corps. Pourtant, alors que je cherchais la motivation à aller prendre une douche avant de m'endormir, tu m'as proposé un plan. Je t'ai dit que je serais ennuyante puisque j'allais inévitablement m'endormir en quelques minutes, tu m'as répondu qu'il valait mieux savoir tout de suite si nous étions capables de bien dormir ensemble. J'ai ri.

Quand ma coloc m'a vue débarquer dans le salon toute prête à sortir, elle s'est étouffée. « Tu ne dormais pas ? » Visiblement non. Puis elle a sorti les griffes quand, au détour d'une conversation étrange (on ne se comprend jamais facilement par messages, toi et moi), tu es finalement venu me chercher dans une camionnette de tueur en série. 

– Garde ton téléphone proche, je te surveille, m'a-t-elle dit. 

Je n'aurais embarqué dans cette camionnette avec aucune autre date, je pense. Mais j'avais confiance. On a tout de suite ri, la complicité était de nouveau palpable. Tu m'as amenée chez toi, dans le bordel infini qu'est ton appartement. Tu as accusé ton coloc, mais il suffisait de voir l'état de ton bureau pour comprendre que le chaos est aussi ta façon de vivre. 

J'avais apporté du vin. On a oublié les heures. 

Et ce soir-là, on a juste dormi, même si l'envie se cachait sous chacune des caresses. Mais bien, dormi. Comme si nos corps se connaissaient déjà dans les postures et le partage équitable de la chaleur.

mardi 6 juin 2023

Mars

Il y aurait pu y avoir mille choses pour se mettre en travers de notre route. Parce que quatre mois, c'est long, et que je me nourris d'échange. Mais voilà, Tinder, Bumble et cie ne m'ont rien mis de croustillant sous la dent et en mars, alors que je revenais juste deux semaines, tu as répondu. Une fenêtre s'est ouverte. 

Quand je t'ai vu marcher en direction du bar, je me suis dit que je ne savais rien de toi, en vérité. Habituée à me nourrir des infos des applis et à tester la compatibilité, la complicité lors des dates, j'étais déboussolée de devoir jouer à l'envers. Je connaissais de toi la chaleur de ton sourire, ton humour, ton charisme fou, mais ni ton nom complet. ni ton âge, ni ton style, visiblement. Celui qui est entré dans le bar était étrangement le même toi qu'en novembre et pas. 

J'ai pris une grande inspiration et j'ai foncé. En verbalisant mon malaise, en riant de nos maladresses communes. 

J'avais prévenu : « J'ai un souper à huit heures. » Tu as renchéri : « Je veux participer à une assemblée citoyenne à 19h30, et je dois encore me rendre. »

Il y a eu une pinte. On s'est raconté nos vies, la tienne, nomade, la mienne, compliquée. Puis une deuxième, sans même qu'on se lance ces regards malaisés de « et toi, qu'en penses-tu, on reste ou on part, on se sent bien ou pas, on... ». À la fin de celle-ci, je t'ai demandé si nous étions dans une date. À la troisième, je me suis contentée d'un verre, quand même. Ça tanguait un peu. Je t'ai demandé si nous étions à l'étape de nous embrasser, tu as posé tes lèvres contre les miennes en guise de réponse. Il y avait dans ta main sur ma nuque le début de quelque chose. 

Je suis arrivée en retard à mon souper, tu as raté la réunion. 

Le lendemain, avec une amie, on t'a surnommé Kumbaya. J'ai dit : « Soirée parfaite, un peu hors du temps, mais sa vie c'est de l'air, il va où il a envie, vole d'un projet à l'autre, ce n'est pas ce que je cherche. » J'ai quand même admis que je te réécrirais, j'avais envie de visiter le fond de ton lit. 

mercredi 17 mai 2023

Novembre

On s'est rencontré en vrai. Je ne sais plus le nombre d'années que ça ne m'était pas arrivé. Pendant les cinq jours où nos contrats nous ont fait nous croiser, j'ai pris de plus en plus plaisir à tes brèves incursions dans mon territoire. 

Nous avons blagué sur une date loupé au Bureau en gros, les regards ont parfois été insistants, il y a même eu un moment où on s'est assis sur le sol, l'un devant l'autre, pour une discussion de trois minutes hors du temps. 

Tu ne correspondais à aucun de mes critères habituels, la fatigue qui s'abattait sur moi de jour en jour ne devait pas me rendre sexy, et pourtant. 

Il y a eu un rendez-vous raté en fin de soirée parce que je n'y ai pas vraiment cru et que j'ai choisi d'aller dormir, puis une demande de ta part lors de la dernière journée : laisse-moi un poème sur le frigo. 

On a échangé nos contacts et je t'ai envoyé deux poèmes. Un premier, un peu classique, un peu naïf, sur l'expérience des cinq jours. Un deuxième, un peu courageux. Une invitation claire. 

Tu as dit : « Je crois en nous. »

Puis il y a eu quatre mois de silence. 


vendredi 19 novembre 2021

 Il n'est pas quatre heures et je bois du vin que je ne trouve même pas bon.

Quelque part, de l'autre côté de l'Atlantique, une petite fille de douze ans s'est enlevée la vie. 

Il n'est pas quatre heures et je bois un fond de bouteille que j'aurais dû jeter. 

Cette douleur ne m'appartient pas. Cette culpabilité non plus. Et pourtant, c'est comme si toutes mes terminaisons nerveuses étaient au garde-à-vous. 

Je ne me souviens pas du visage de mon frère, mais je me souviens du sien.


mardi 22 octobre 2019

On a d'abord pensé qu'il fallait être aussi fous que la dernière fois. Puis que trop d'attentes tueraient nécessairement la soirée. Alors on s'est dit qu'on laisserait aller, qu'on verrait bien.

Il y a eu la bouteille de blanc, ma préférée. Puis les bulles apparues dans l'armoire du coin, ouvertes comme ça, pendant qu'A. discutait sur skype dans sa chambre et qu'on potinait autour de la table.

Puis la balade jusqu'au métro dans les feuilles qui crissent et qui craquèlent, le trajet souterrain ponctué de photos, le premier restaurant, trop plein pour nos estomacs qui criaient, la marche à l'envers dans les rires, la table à reconstruire à l'arrière du bar, les quatre poutines pour nous rassasier. Et je ne sais pas qui a proposé d'inviter A. à nous rejoindre, puis j'ai relancé M. pour qu'il quitte son canapé et vienne profiter de ma dernière soirée. Autour de la table, finie la soirée de filles, c'était la parité. Une parité constituée de gens qui ne se connaissaient pas, mais dont les secrets avaient circulé de bouche à oreille.

La femme de A. ment mal.
M. est aussi sorti avec une trans.
J. se questionne sur le potentiel amoureux réaliste de sa dernière conquête.

Il y a eu « Journey » beaucoup trop de fois, quelques silences, mais peu de malaises. De la drague pour faire rager A., des plans futurs absolument irréalistes et puis l'envie de changer d'air.

Départ en voiture, la main de M. sur ma cuisse. Envie de retraverser sur la Rive-Sud avec lui, envie de dormir. Mais il y a avait la piste de danse...

Et entre les paillettes, la Smirnoff Ice qui goutait mes 14 ans, les fuites ponctuelles, les danseurs insistants, les regards échangés, la soeur de la femme de, les éclats de rire, il y a eu le bonheur d'être là. Avec eux.

À deux heures, dans la voiture du retour, pendant que je me taisais pour éviter d'être passive-agressive, trop fatiguée pour me contrôler, on a planifié la soirée de Noël, avec des sandwichs pas de croute, Die hard et du champagne. Avec cette bande recomposée, éclectique, un peu folle.

Vivement novembre.

dimanche 4 août 2019

Me parler dans ma tête.
Seul endroit où la schizophrène a le droit de parole.
Le droit de raconter sa moitié de vie.
Ses souvenirs, ses désirs, ses attentes.
Refermer la porte dès que le monde extérieur entre pour éviter la collision.
Chut.
Ceci ne m'appartient que si peu...

dimanche 2 juin 2019

C'était la dernière soirée avant les trois prochains mois. Trois et mois et demi dans ma vie droite et carrée, loin de la liberté que je procure ces voyages, loin de la ville.

Ça a commencé doucement par un apéro, quelques rires, le resto, les grimaces sur les photos. Puis il y a eu la marche pour trouver un chouette bar, l'échec et la capitulation, la lumière tamisée, les toilettes collantes, les confidences. Même des pleurs parce que C., toujours. Puis le numéro de A. donné au barman, les délires partagés, le retour, la musique un peu, mais aussi la fatigue. Et comme je pensais que j'allais aller me coucher bien sagement, il y a eu le dérapage.

Danser sur la table. Rire aux éclats. Se déguiser en castor. Chanter à tue-tête sans connaitre les paroles. Sortir sous la pluie et râler. Prendre un shot dans un bar minable. Écrire à M. Hurler au chauffeur de taxi que je me fais kidnapper. Envahir la piste de danse du bar numéro 2. Rire encore. Oublier qu'il y aura un matin après la nuit. Faire venir un lift de Villeray. Rentrer aux petites heures.

Demain, quand les roues de l'avion se poseront de l'autre côté de l'océan, quand je rentrerai dans cette grande maison pour reprendre mon rôle de mère, de femme, j'aurai dans un coin de ma tête ces heures passées avec eux, cette folle insouciance, ces délires.

Et je tiendrai bon jusqu'en septembre. 

lundi 20 mai 2019

« Et quand le jour se lève, je reviens vers toi.  Ce que je reconnais, ce n’est que vide en moi » 

 Dès qu'il y a un espace dans ma tête, il y a toi. Formé de souvenirs déformés, d'images tapies dans le fond de ce cerveau qui ne veut garder que le beau. 

Le parc. Moi devant les phares de ta voiture. Ta voix au téléphone qui me fait trembler. Les baisers fougueux dans la voiture. Ta main qui me retient. L'odeur de ton corps. Les bêtises. Les attentions. Le lit king. 

Et tout le reste aussi. La tension. Les mots, durs. Les regards. Les fuites. Cette violence qui a toujours couvé. Qui est ce qui nous relie, nous attache l'un à l'autre. Nous attire. Papillons de nuit. 

« Comme une prémonition, on ne changera pas. On ne changera pas » 

Alors je m'enroule dans des chansons qui me rappellent que ce sera toujours la même chose. Tu l'as déjà dit, ce soir-là, dans la voiture, quand j'ai décidé de ne pas te faire la bise pour ne pas éveiller la tentation, que tu as attrapé mon bras pour me retenir au moment où je poussais la portière. 

« C'est nous. On ne changera pas. » 

dimanche 12 mai 2019

Dimanche

Je n'avais envie de voir personne.
Il y a eu hier, déjà, dans cette fête au bout du monde avec trop d'inconnus où je suis allée chercher au fond de moi-même ces sourires, ces phrases toutes faites, ces conversations à continuer.
Et c'est dimanche.
De ceux où j'ai juste envie d'être sous la couette ou enfermée dans mon bureau, à me balancer dans mon hamac et à lire sans me poser de question. Sans parler à d'autres humains sinon vous.
Mais voilà, il y avait après-midi jeux.
Et ensuite souper en famille.
Je me suis d'abord terrée, mais tu m'as trouvée.
Et j'ai fait une première tentative qui s'est soldée en retraite dans les toilettes. Je ne voulais pas gérer. Je n'en avais pas envie.
Pour une raison que je ne m'explique pas, les gens chez moi font monter le stress à un niveau terrible. Je veux être parfaite. Je veux être cette femme qui reçoit bien que je ne suis pas. Cette femme au foyer qui me fait horreur le reste du temps.
Et aujourd'hui mes envies ne cadraient pas avec ce qu'il me restait de sociabilité.
J'ai fait une deuxième tentative.
Je me suis calée dans un fauteuil, j'ai pris un verre et j'ai décidé de laisser couler.
Et doucement, les muscles se sont dénoués.
J'ai même ri.
Pris du plaisir.
Mais je ne mentirai pas : quand ils sont partis, j'ai poussé un soupir de soulagement. Et je suis allée me cacher dans ma couette imaginaire.

mardi 30 avril 2019


Ce soir-là, tu n’allais pas bien. Il y avait bien tes bras autour de moi et tes sourires, mais je sentais l’urgence d’engourdir quelque chose au fond de ton ventre. 
- Je veux encore un verre avant d’aller dormir.
Je n’ai rien dit mais j’ai noté mentalement le défaut. L’accroc. Je connais ce regard. Cet appel. Je ne le veux pas dans ma vie. Mais comme tu n’y es pas vraiment, comme tu ne t’y glisses que par intermittence, comme tout le reste pèse trop dans la balance, je n’ai rien dit.
Tu as ronflé. Fort. Et je t’ai poussé, mais ça n’a rien changé. 
Alors au milieu de la nuit, je me suis levée pour aller dormir plutôt sur le canapé. Dans le noir, incapable de trouver une couverture, j’ai agrippé mon manteau, emprunté une serviette et je me suis construis un nid pour les quelques heures avant le réveil.
Brutal.
Tu as allumé la pleine lumière sans avertissement, j’ai crié, tu as crié.
- Mais qu’est-ce que tu fais là ?
Dans le noir de la chambre, tu as pensé que ton réveil avait été assez subtil pour ne pas me tirer de mes propres songes et tu t’es glissé à pas de loup hors de la pièce. Pensant me laisser dormir. 
J’ai ri.
- Ton sens de l’observation est fantastique, vraiment.
J’ai pris ta main et je t’ai ramené sous les draps. Les matins m’appartiennent. 

mercredi 4 avril 2018

Je suis désormais encore plus une petite chose fragile.

Je ne sais pas si tu as réalisé qu'en mettant fin à ta vie, en décidant de foncer dans ce mur pour ne plus jamais souffrir, tu as creusé une faille dans le corps de tous ceux qui t'aim(ai)ent.

Une faille permanente. Qu'on peut couvrir de vêtements, de moments de rire, d'assez de bulles pour oublier, mais qui reste là. Qui pulse en moi. Boum. Boum.

Rationnellement, je comprends que ta souffrance devait être tellement grande que tu ne pouvais plus vivre avec.

Émotionnellement, ma colère n'a aucune limite.

dimanche 25 mars 2018

Il y a une semaine maintenant que la bombe a explosé.

J'attends impatiemment le moment où tu me diras que ce n'est qu'une blague.

Ce matin, mon réflexe a été de vérifier mon téléphone. Parfois, bien saoul, tu m'écrivais à trois heures du matin pour me dire que j'étais la meilleure soeur au monde.

Je me sens seule.

mercredi 21 mars 2018

4.

Déjà.

Tout ça vient par vagues. Il y a des moments où je me sens forte. D'autres où le monde s'écroule. Et d'autres encore où je me trouve dans des situations délirantes que tu aurais adorées.

Comme A. qui appelle des fleuristes parce que je ne sais plus comment nous est venu l'idée qu'un bouquet de fleurs en forme de moustache serait juste parfait pour toi le jour F.

Les gens lui souhaitent leurs sympathies, puis lui demandent le genre de moustache qu'elle souhaite. Et elle qui répond : « Une moustache laide et impressionnante. Il arborait fièrement une très laide moustache. » Et les gens rigolent, puis s'excusent de rire...

Tu aurais ri aussi. Je t'entends encore. Et ça me brise le coeur de savoir que tu ne riras jamais plus avec moi.

mardi 20 mars 2018

Jour trois.

J'apprivoise les mots.

Décédé.
Corps.
Exposition.

Je hurle en silence.

A. m'a dit : « Je voudrais te dire que ça passe rapidement, mais je ne te mens jamais, tu le sais bien. »

La douleur toujours aussi présente.
La colère aussi. Vague de fond qui revient quand je pense à tout ce que nous n'aurons pas. Ne vivrons pas. Ne partagerons pas.

Seule la vulgarité me donne les mots pour dire ce que je ressens.
La vie est une salope.
Je me répète, mais ça n'a pas d'importance.

lundi 19 mars 2018

Jour 2 après toi.

J'ai toujours cru que les auteurs exagéraient quand il est question de deuil. Je me rends compte aujourd'hui qu'aucun mot ne pourrait rendre le vide que tu as laissé. Que je passerais six cents pages à décrire des souvenirs, à documenter tout ce qui me rappelle toi dans mon quotidien.

Z. est maintenant la reine des grimaces de la famille et c'est d'une tristesse infinie.


dimanche 18 mars 2018

La vie est une salope.

Il n'y a pas d'autres mots pour ce vide immense qui s'est créé en moi. Pour cette douleur si hurlante dans chaque muscle de mon corps. Dans chaque cellule de mon coeur. Je ne pensais jamais pouvoir autant pleurer.

J'ai l'air une actrice de série B.

Et je suis en colère...

J'en veux à cet accident de m'avoir volé dix ans de souvenirs avec toi. De ne plus savoir à quoi tu ressemblais quand tu étais bébé. Quand je t'ai appris à lire. Quand tu m'as couru après dans le but de me tuer (anecdote que j'ai toujours trouvé croustillante et qui me semble amère à présent).

J'en veux à notre passion pour notre boulot, de celles qui font qu'on se pousse toujours trop loin.

J'en veux à ceux qui étaient près de toi et qui n'ont pas vu que tu était trop fatigué pour prendre la route.

J'en veux à celui qui m'a dit que tu étais conscient au moment où sont arrivés les secours parce que ça signifie que tu as vu la mort venir et que je n'ai plus que cette image en tête.

Tu étais mon modèle. Tu l'es encore. Tu resteras toujours mon étoile filante.

(Et si tu vois ce texte et que tu me connais sache que je ne veux pas de condoléances. Je veux juste que ce ne soit pas arrivé. Ne m'en parle pas.)

dimanche 7 janvier 2018

Quatorze jours de vacances. Notre réflexe est de s'étourdir. Sortir, voir des gens, courir partout. Surtout pas trop longtemps à la maison, juste entre nous.

Et puis cette fois il y a eu erreur. Oubli. Nos plans se sont transformés en châteaux de cartes trop facilement soufflés. Et il y a eu ce désert dans l'agenda. Cette traversée qu'on imaginait terrible. Ces tensions qu'on voyait presque se profiler.

Et puis il y a eu juste nous. Des rires. Elles ont vieilli, cette maison est assez grande pour contenir tous nos silences, tous nos besoins de solitude. Pour laisser respirer nos coeurs et nous permettre d'être heureux. Ensemble.

Demain arrive trop vite. On se prend à espérer pouvoir rester encore un peu dans la bulle. Comme quoi...

samedi 17 décembre 2016

Dix ans. 

La rondeur, l’implication de ce chiffre me rendait folle d’avance. On a voulu faire une fête, inviter tous les copains à manger une lasagne anniversaire avec nous et puis on a tout annulé. Il y avait un conflit d’horaire, oui, mais surtout cette peur…

Et puis la vie est passée par là et j’ai oublié d’appréhender cette journée. Ce n’est que sur le coup de 16 heures que j’ai pris conscience de l’anniversaire. 

Je t’ai acheté des fleurs (une plante de Noël parce qu’après toutes ces années je ne pouvais décemment pas t’acheter des roses) et tu m’attendais avec une bouteille de champagne. 

On a ri, on a passé une belle soirée.

Et on aurait dû laisser de côté les sujets qui fâchent, mais c’est bien mal nous connaitre. 


On a fini par se dire qu’à force de toujours s’emporter, de ne pas se comprendre, de s’embrouiller pour des broutilles, on ne se rendrait pas à dix ans de plus. Et pour sceller le pacte, on s’est embrassés. 

vendredi 23 septembre 2016

Chacun à notre bout de l'océan, nous nous sommes promis de faire attention cette fois-ci, en souvenir des assiettes brisées, des coups de gueule et des mots lancés sans être pensés.

- Tu seras fatigué d'avoir tout géré pendant plus de deux semaines, tu seras énervé de me voir me répandre dans chaque pièce comme je sais si bien le faire et moi je serai à fleur de peau pour cause de fatigue accumulée, de vol pas confortable, d'heures de sommeil manquantes. Mais nous tenterons d'être de grandes personnes et de rester zen. Ok?

Chacun devant notre écran, nous avons promis et j'ai espéré très fort que tes doigts ne soient pas croisés sous la caméra.

Il y a bien eu la fatigue, les quelques regards énervés et les petits chocs du retour à la vie à deux, mais nous les avons oublié grâce à la chaleur des sourires, des mains qui trainent dans le bas du dos, de l'odeur de l'autre, retrouvée. Et d'heures en heures, nous réapprivoisons la vie à deux. Avant le prochain départ...

mardi 19 avril 2016

Mesurer l'amour que je leur porte au nombre de noeuds qui me tordent l'estomac avant le départ. Encore.

vendredi 11 mars 2016

Ouvrir des bulles pour tout et n'importe quoi.

Parce qu'un jour en visite chez des amis qui ont ouvert le champagne en nous disant que ce n'était pas exceptionnel, qu'ils fréquentaient un petit producteur pas très cher, à trois heures de route, j'ai dit: Moi aussi, un jour, je garderai toujours des bulles dans mon réfrigérateur.

Les ouvrir pour des amis de passage, une bonne nouvelle, une mauvaise journée, une envie soudaine.

Ouvrir des bulles pour tout et n'importe quoi.
Comme ce soir. Ouvrir des bulles pour la vie qui passe, pour les lettres qui arrivent, pour les projets à venir, pour les cris des enfants surexcités, pour les petits pas qu'on fait sur la ligne de nos rêves.

dimanche 6 mars 2016

Quitter le début de soirée et les bulles pour reprendre la route jusqu'au restaurant où j'ai laissé mon téléphone. Seule dans le noir de l'habitacle, rejoindre l'autoroute à travers des petites rues sinueuses, des villages inconnus dont les contours sont brouillés par la pluie. Voir Paris 300 km. Hésiter. Suivre le mouvement de la voiture, laissant Paris derrière pour plutôt foncer à la friterie récupérer le téléphone, revenir vers Lui, Z. et C., tous les copains. Mais être rassurée, quelque part, de me rappeler que la Ville Lumière n'est qu'à un coup de volant, qu'à une envie de fuite, de moi. Atteignable.

dimanche 21 février 2016

Bouffée de ville. 
Marcher pour aller travailler, surprendre les passants en dansant au rythme de la musique dans mes oreilles, boire du mousseux à la fin de la journée, rentrer par les petites rues, sans avoir peur de se perdre... ou enfin, si, un peu, puisque cette ville n'est pas "la mienne". Merci pour ces quelques jours, Bruxelles.

mardi 17 novembre 2015

J'ai envie d'autres bras. Pas de bras nus pour des étreintes fiévreuses, mais des bras habillés de laine, réconfortants, dans lesquels je pourrais abandonner quelques instants mes vents du large et mes doutes. Enveloppe-moi, doucement, sans rien dire.

lundi 16 novembre 2015

Montréal. Comme une bouffée d'air pur, le sentiment que je suis à ma place, entre les appartements en ligne, les escaliers, la foule pressée.

lundi 12 octobre 2015

Redessine-toi un peu chaque jour Sans comparaison La vie d'avant est partie Dans le trou de la douche Dispersée dans les tuyaux Eau qui coule et qu'on ne peut retenir Ne reste que la sensation L'envie de fluidité À retransposer Dans le présent L'ici Et maintenant Cet univers en angles Où tu t'accroches trop souvent

mercredi 17 juin 2015

Cette impression d'urgence alors que le 2 changera pour un 3 dans quelques heures. Ranger les bibliothèques, trier, enlever la poussière. Vouloir se réveiller dans du propre, comme si c'était une nouvelle route. Il y a dix ans, tu aurais imaginé tout ça? m'a-t-IL demandé au souper. Jamais. Comment aurais-je? Célibataire endurcie, amoureuse de la ville, sans envie d'enfants, avec des racines que je croyais profonde. Mais la vie se révèle parfois imprévisible, avec ses vagues fortes qui emportent tout, brisent les digues, font en sorte qu'on se réveille un matin, trentenaire, mariée, mère, campagnarde... Belge. Et dans dix ans?

lundi 6 avril 2015

Le ventre qui se tord quelques heures avant le départ. Cette valise qui me semble être une montagne trop compliquée à monter, ce désir de rester, de me caler sous les couvertures avec les amours de ma vie, de rester de ce côté-ci de l'océan. Toujours la même chose. Je suis écartelée entre deux univers sis à 7 heures d'avion de distance...

dimanche 22 février 2015

Il y a sept mois que nous avons mis vendu les meubles accumulés au fil des années, mis le reste de notre univers dans des boîtes, invité nos filles à jouer à saute-mouton sur l'océan. Six mois que nous sommes arrivés dans cette maison où la ville me manque chaque matin, mais où le jardin me réconcilie avec la nature. Sept, six, huit parce que déjà tout ce temps. Et parfois je suis bien, presque en équilibre. Mais parfois, le vent est si fort au creux de mon ventre que j'ai peur qu'il m'emporte. Tu as de la chance, tu as créé deux petites ancres si lourdes que je ne sais pas partir. Même si parfois j'ai l'impression que c'est la seule chose qui me retienne.

samedi 28 décembre 2013

Quand tu es née, je t'ai murmuré à l'oreille que tu m'apprendrais à être Zen. Tu as bien réussi les premiers mois, adorables dans ton calme, ta paix intérieure, tes horaires simples. Et puis... Tu as développé ton caractère. Tu dis maman, arci, acore, mais tu hurle aussi veux pas, tute et non. Entre les moments de sommeil, il y a maintenant les cris. Tu danses, tu rigoles, tu pleures. Je te trouve fascinante et énervante à la fois.

vendredi 20 juillet 2012

J'ai peur. Que jamais plus je ne me sente bien dans tes bras. Que les petits bruits empirent encore. De ne pas être capable de t'entendre te passer le fil dentaire. D'avoir envie de te tuer la nuit quand tu gigotes. De ne plus avoir envie de tes baisers. De devoir me rendre à l'évidence. Que ce ne soit pas juste les hormones. J'ai peur. Peur. Peur.

lundi 28 mai 2012

Fatigue sournoise qui frappe en fin d'après-midi alors que le temps a déjà filé trop vite et qu'il faudrait songer à partir. Nuits entrecoupées par les petits coups dans mon ventre, les ronflements de l'Autre, les cauchemars de l'une, les pensées qui se bousculent toujours trop vite entre les quatre fenêtres de mon crâne. Et puis le chat, boule de chaleur qui se terre entre mes jambes, là où c'est inconfortable, juste pour me faciliter la tâche. Mes yeux se ferment le jour et restent ouverts de nuit...

dimanche 25 mars 2012

Tu as grandi. Tellement vite et tellement lentement à la fois au début, mais depuis de façon exponentielle. Tu ajoutes des mots à ton vocabulaire chaque jour. Des merci et assis bien pratiques, des ouais aussi qui font hérisser le poil des bras de ton père. Ton regard change aussi, plus mature, plus observateur. Tu es une éponge et j'ai parfois peur de ce que tu prends de moi.
Et pourtant... Pourtant je te tricote une petite soeur. Une Clémentine pleine de soleil qui viendra pour l'été et chamboulera de nouveau ton univers.
Moi qui ai si peur, toujours, de ne pas savoir te gérer.
La folie est trop facile...

lundi 10 octobre 2011

Tu as dit maman, bien sûr, en premier. Comme le font la plupart des enfants, deux petites syllabes qui contiennent tout l'amour du monde.
Mais ton deuxième mot a été encore. Encore contre vents et marées, Encore toujours, comme si déjà de par tes mots tu avais décidé que tu n'en aurais jamais trop, que tu étais toujours prête pour l'aventure.
Encore.

lundi 6 juin 2011

Faire sept heures de route pour voir une exposition qui est déjà terminée. Entamer son samedi matin sous une pluie torrentielle, se réfugier dans un musée où il faut débourser une fortune pour voir une expo qui ne l'intéresse pas et se promettre qu'on ne l'y reprendra plus. Puis...
Découvrir cette salle tout en bois dans laquelle on a l'impression d'être dans un bateau, marcher jusqu'à un marché qui n'existe pas, mais en rire, passer du bon temps entre amis, déguster un thé dans une librairie, entendre la musicalité de la langue...

Revenir. Sept heures de route au retour avec une Z. plus endormie qu'à l'aller et des souvenirs plein la tête.

jeudi 19 mai 2011

La pluie trace le sillon de votre lointaine absence.
De notre côté de l'océan, nous sommes seuls à savoir que 1+1=3.
J'ai envie de sauter de l'autre côté.
Une envie oppressante de serrer I. dans mes bras, de lui dire comme je me sens petite, de débarquer de nouveau dans cet appartement que que T. nous dise qu'ils boivent souvent du champagne, lui et elle, c'est meilleur que du mousseux, vous ne trouvez pas? Nous avons notre propre petit producteur...

Et puis il me semble que la pluie efface toutes mes racines. Qu'est-ce qui me retient ici?

dimanche 20 février 2011

Poc.Poc.Poc.
Autant de petites implosions qui indiquent que la carapace hivernale se craquèle et menace de disparaître bientôt.

Poc.Poc.Poc.
Le printemps débarque à la vitesse des journées de vie qui s'accumule. Dans quelques mois tu auras un an et tu courras devant moi...

jeudi 6 janvier 2011

Je t'ai rencontré aujourd'hui. Je t'ai rencontré mais tu ne m'as pas vue parce que ce n'était pas toi.

J'ai aperçu ta silhouette de dos, au moment de sortir de la bibliothèque, et une chaleur soudaine a envahi mes joues. Une bouffée de plaisir. Toi? Sans que je m'en aperçoive, un sourire idiot s'étalait sur mon visage quand mon pas s'est accéléré pour te rattraper.

Ce n'était pas toi.

Malheureusement, je ne m'en suis rendue compte qu'une fois rendue grimpée sur le dos de l'inconnu en question.

Tu me manques.

vendredi 31 décembre 2010

Trouver une idée.
La traquer dans tous les recoins de son cerveau.
L'embellir.
La partager.
La préparer.
Et bientôt, bientôt, la montrer...

dimanche 26 décembre 2010

La vitre qui nous lâche au beau milieu de la Quarante. Fracas de la fenêtre qui disparait dans l'ouverture de la porte.
Il fait moins dix et avec le facteur vent, à peu près moins trente-cinq dans l'habitacle.
Joyeux Noël.

jeudi 23 décembre 2010

Envie de déposer des cartes de voeux dans les boîtes aux lettres de nos voisins et de les inviter pour un joyeux happening entre deux festivités.

Envie.

mardi 21 décembre 2010

Je ne me rappelle pas de la frénésie des vacances lorsque j'étais enfant, autre séquelle.
Cependant, j'ai le bonheur de vivre chaque année ce moment où la grande aiguille de l'horloge accroche la bonne heure, le son particulier de cette cloche-là, le sourire immense des paires d'yeux devant moi. Et les "Joyeux Noël!" qui fusent, les "Ne faites pas trop de corrections" qui traînent derrière leurs souhaits.

Aujourd'hui, cette vacances avait le goût de chocolat aux amandes.

vendredi 17 décembre 2010

Elles sont débarquées pendant la pause, affolées par la porte ouverte qui était restée close toute la semaine.
- Madame, on s'est tellement ennuyées! Le surveillant nous disait toujours de nous taire...
J'ai souri.
- Oui, eh bien maintenant c'est moi qui vais vous dire de vous taire, c'est mieux?
- Tellement!

J'ai rigolé. Le coeur réchauffé par leur élan d'amour. Le coeur survolté un peu plus tard quand d'autres encore sont venus me porter un présent de Noël. Quelques vêtements pour Z.

- On a demandé à monsieur R. pour la taille, il nous a dit 18 mois, mais on s'est dit que 12, c'était déjà très grand! Elle va mieux, votre fille? On s'est inquiétés!

Je fais officiellement le plus beau métier du monde.

lundi 6 décembre 2010

Sous la neige, les traces de mes pas s'effacent.
Ces nouvelles bottes sont chaudes, finalement. Heureusement.
Aller-retours entre là-bas et ici, course effrénée pour ne pas rater la lumière. Rouge. Tant pis.

Joyeuse Saint-Nicolas.

mardi 30 novembre 2010

mercredi 24 novembre 2010

Perdue dans la longue liste des bonheurs que je voulais qu'elle reçoive, j'ai oublié de léguer à ma fille le plaisir du sommeil...

mardi 23 novembre 2010

La confiance.
Ouvrir ses bras et se dire que la vie est douce, qu'elle est bonne. Fermer les yeux et se lancer dans le vide.
Espérer que nos ailes s'ouvrent.

dimanche 14 novembre 2010

L'inattendu du dimanche.
Retrouver L. et B. devant un chouette bar fermé pour rénovations et se dire qu'il n'y en a pas vraiment d'autres dans le coin mis à part les éternelles tavernes.
Finir au bar d'un restaurant hyper branché pour un apéro-tapas à se jeter sur le sol.
Boire moins, mais solidement mieux.

mercredi 10 novembre 2010

Entre tes taches de rousseur
Sous le drap
Dans ta main
Pousse de la chaleur...

mardi 9 novembre 2010

"J'ai envie que tu sois dans ma vie"

Mots difficiles à prononcer parce qu'on ne sait pas trop comment ils seront perçus. Heureuse enfance où il suffisait de se rencontrer et de s'aimer un peu pour que l'amitié soit acquise.
"Veux-tu être mon ami?"

Aujourd'hui, que de mines. Je n'ose plus poser le pied.

samedi 6 novembre 2010

Lire "Les étoiles" d'Alphonse Daudet avec des adolescents et entendre un grand soupir de bonheur lorsque Stéphanette s'endort sur l'épaule du berger. Ils sont plus sensibles aux belles lettres qu'ils ne le laissent paraître...

mercredi 6 octobre 2010

J'ai dit:
Écoute, c'est le bruit préféré de ta maman...
Et puis j'ai marché très lentement dans les feuilles qui jonchaient la rue. Scricht...schoutch....

Elle a sourit. Premier contact automnal.

mardi 5 octobre 2010

J'ai porté des échasses le temps de quelques heures. Cabrioles littéraires au fil de quelques rues tranquilles. Saxophone et drôle d'ambiance, entre silences et poésie.

Au plaisir.

dimanche 26 septembre 2010

Laissé les pages imprimées entre deux portes, me disant qu'il y avait peut-être juste dans le métro que je pourrais m'y plonger.

Sacrifier mon sommeil serait une terrible erreur pour ces élèves qui seront prisonniers temporaires au matin.

mercredi 21 juillet 2010

Un message par mois. Un bout de mie de pain laissée derrière moi, marque fugitive.

- Et toi?
- Ici, le temps passe trop vite et trop lentement à la fois. L'avenir est loin, mais le présent trop court.

samedi 19 juin 2010

J'ai mis les talons les plus hauts, mes plus beaux jeans et un tee-shirt moulant. Il m'a offert un collier et un chocolat à la fleur de sel, nous nous sommes baladés sous les regards, avons trouvé une petite terrasse parfaite et avons fait comme si. Neuf mois en arrière.

Quelques heures volées.

Et, au retour, nous nous sommes battus pour être le premier à la prendre dans nos bras et lui donner un bisou...

mercredi 12 mai 2010

On se fait des nuits blanches et tu n'es même pas encore arrivée.
Je tourne en rond sur l'oreiller, l'esprit plein de musiques qui ne veulent pas se taire. L'impression d'être hyperactive alors que mon corps demande grâce.

Mais tu sais, je t'aime quand même.

mardi 20 avril 2010

Claquer. Claquemurer. S'enfermer. Se cacher. Se rouler en boule sous le lit. Refermer. S'emmurer.
Sans rien dire, comme un voleur, comme un gros con.
Je le lui ai dit. Il n'a pas nié.

dimanche 18 avril 2010

Tu prends de plus en plus de place. Mes organes comprimés hurlent qu'il faut que je te fasse sortir et pourtant, non, ce n'est pas encore le temps. Je dois te couver encore un peu...

lundi 22 mars 2010

Il est entré et il a dit:
J'ai plus de trente ans et c'est la première fois de ma vie d'adulte que j'ai l'impression de rentrer à la "maison". Pas à "l'appartement", mais chez moi...

mardi 2 mars 2010

Parce que les médecins sont obsédés par leurs grilles de croissance, je vais arrêter de t'appeler ma Crevette, juste au cas.
Désormais, tu es mon Ourse Polaire.

mercredi 24 février 2010

Sous la pluie ou sous la neige, je cueille les petites branches pour tisser ton nid.

mercredi 17 février 2010

Abandonnée pour la soirée, j'ai pris mon téléphone et j'ai composé ce numéro que je n'arrive pas à oublier.
Il a répondu à la troisième sonnerie et j'ai bien failli raccrocher.

- J'avais envie de savoir ce que tu deviens.
- Je vais très bien.
- Très bien?
- Relativement bien.
...
- Et toi? Mariée, des enfants, un chien?
- Oui.
- À quoi?

J'ai raccroché. Rien n'a changé. J'ai eu l'impression en entendant sa voix d'ouvrir une porte vers 2007. Il a encore ses rideaux en velours bruns, ne fait pas sa vaisselle, n'a pas de porte pour camoufler son intimité.
La seule différence, c'est que j'ai changé de numéro de téléphone et qu'il ne le sait pas. J'ai l'exclusivité de la brèche dans le temps.

mardi 16 février 2010

Il a dit:

Rassure-toi, j'entretiens régulièrement le tunnel sous le château. Je m'assure qu'aucune grosse toile d'araignée ne bouche le passage et que les torches sont fonctionnelles.

J'ai eu un frisson. Tu prépares ta fuite?

Il a souri.

Non. Plutôt pour te montrer que tu n'es captive que de tes peurs. Rien d'autre.

lundi 15 février 2010

Au travers des couches de souvenirs que nous empilons dans les boîtes, il y a quelques trous noirs, quelques fissures, beaucoup de falaises jamais tombées. Et pourtant, au final, les boites semblent assez solide.

Je te tricote un enfant dans le fond de mon ventre, mais j'ai toujours aussi peur d'aménager un espace avec toi.

samedi 13 février 2010

Je trie les livres de ma bibliothèque en choisissant ceux dont je veux me départir avant ce nouveau départ. Je les ouvre, les renifle, les relis par bout. Sous certaines couvertures, il y a des pans de mon histoire qui resteront accrochés même entre d'autres mains.

"Acheté en juin en prévision du train reliant Vienne à Budapest"
"Échangé avec une vieille femme dans l'avion vers Prague"
"Acheté dans une petite librairie du centre-ville. Le 23 juillet, il a pris l'eau dans mon sac à dos"

J'ai l'impression d'une petite déchirure à chaque livre posé dans cette grande boîte qui sera donnée. Et pourtant, je n'ai jamais aimé Aquin et je n'ai pas l'intention de le relire. Mais j'ai longtemps cherché à garnir mes bibliothèques de tout ce qui me tombait sous la main. De garder tout ce que j'avais été forcée d'approcher par ces enseignants sadiques de création littéraire.

Et je trie encore. Parce que les boîtes seraient trop lourdes si je devais tout trainer et que les bibliothèques seront désormais partagées avec plus d'une personne...

mercredi 10 février 2010

Entre le four -social traitre qui ne chauffe plus- et la machine à coudre, je deviens une véritable femme au foyer.

dimanche 31 janvier 2010

De plus en plus baleine et de moins en moins chihuaha...

dimanche 24 janvier 2010

Partir à la recherche des signes.
Si il se tourne vers moi dans les cinq prochaines secondes, je...
Si le chat se lève dans les cinq prochaines minutes, je...
Si je vois une voiture rouge passer devant une blanche, je...
Si...

Et si j'arrivais à enlever ses "si" pour prendre une décision?

Je vais le faire, promis, si...

jeudi 21 janvier 2010

Ça s'est décidé en cinq minutes. On avait décidé de rester et puis tout à coup non, on partait.

Je suis terrorisée à l'idée de trouver une nouvelle coquille pour notre famille d'escargots. Chaque visite commence par de l'espoir et se termine par un : "Et si on trouvait mieux ailleurs?"

mardi 12 janvier 2010

Rose. Fuchsia. Magenta.

lundi 4 janvier 2010

Il a dit:
- Ça alors, je viens de découvrir quelque chose de fascinant !
Ma curiosité titillée, j'ai demandé à en savoir plus.
Il m'a répondu:
- Eh bien, la taille de mon écran de iPod fait EXACTEMENT la même taille que mes mini post-it !
Devant mon air perplexe, il a continué:
- Je ne pense pas que ce soit le fruit du hasard. Apple et Post-it ont sûrement réfléchi ensemble à ce problème. Ensemble, avec l'industrie pharmaceutique, cela doit faire partie de leur plan de subjugation mondiale.

Help...

dimanche 3 janvier 2010

Je fais le décompte.
Un peu moins de cinq mois maintenant. Un peu moins de cinq mois juste pour nous, dans le confort de notre silence, avec les grasses mat, les fous rires en pleine nuit, les envies sans queue ni tête.

Je suis terrifiée.

Parce qu'il a beau me rester un peu moins de cinq mois, déjà nous ne sommes plus vraiment seuls, plus jamais vraiment seuls à deux.
Folle-moi pendant qu'il est encore temps.

lundi 21 décembre 2009

Six mois qu'elle est partie.
On a dépêché un comité d'accueil. Avec nos deux géantes en guise de vigie. On a même acheté un ballon en forme de coccinelle pour être sûrs qu'elle ne nous rate pas.

J'avais la frousse.

La frousse qu'elle m'en veuille de lui avoir menti depuis maintenant quatre mois. La frousse qu'elle se fâche de l'avoir tenue à l'écart. La frousse qu'elle dise non.

Ils sont apparus au bout du couloir, bronzés comme des Zimbabwéens comme ils nous l'avaient promis. Elle sautait partout, n'avait pas changé. Chacun les a serré dans ses bras et puis tous m'ont jeté un petit regard en coin.

J'ai dit:
- J'ai quelque chose à te montrer.
Et puis j'ai ouvert ma veste, dévoilant le petit renflement de mon tee-shirt mauve sur lequel j'avais pris soin de coudre Veux-tu être ma marraine?

Elle a ri, nous avons pleuré, j'ai eu droit à un des câlins les plus intenses de ma vie et... elle a dit oui.

samedi 19 décembre 2009

Il a dit:

Je me trouve gros, je me trouve gras, je ne me sens pas bien dans mon corps aujourd'hui. Je voudrais être une danseuse brésilienne.

Je n'ai pas su quoi répondre. Et je commence à comprendre quel enfer ça peut être de vivre avec une femme qui se pose ces questions beaucoup plus souvent qu'un homme. Je compatis.

vendredi 18 décembre 2009

J'ai dit:
- Tu sais que tu dois te faire couper les cheveux avant Noël?
- Oui, oui.
- Moi, je pensais me faire faire des mèches roses, question de profiter du fait que je ne travaille plus pour un Collège-catholique-et-avec-règlement-sur-la-couleur-des-cheveux.
Il m'a regardé avec un drôle d'air.
- Ça fait tellement Laval...

L'art de couper toute envie.

dimanche 13 décembre 2009

Au réveil, j'ai eu la désagréable impression de m'être fait rouler sur le corps par un dix roues durant la nuit. Pourtant, je suis sage comme une image depuis des mois maintenant. Je me rappelle à peine du goût du vin rouge.
J'ai dit:
- Dis donc, tu n'aurais pas vu un convoi d'éléphants passer dans la chambre pour me piétiner, cette nuit? Je me sens pas mal écrapoutie...
Il a ri.
- Non, pas un convoi d'éléphants, les déneigeuses! Elles passaient dans la rue et je leur ai demandé de faire un détour.

Ça explique tout...
Je ramasse depuis les bouts de moi un peu partout sur le plancher et, d'ici quelques heures, je devrais être de nouveau en état de marche.

jeudi 10 décembre 2009

J. a dit:
- J'aurai trente ans dans moins de six mois, maintenant.
Ouf. J'ai retenu ma respiration. Il ne me restait plus grand temps si je voulais nous éviter ce mariage-qui-tournerait-sans-aucun-doute-à-la-catastrophe-mais-qu'on-s'était-promis-si-jamais...
J'ai répliqué:
- Qu'est ce que tu penses d'une fiancé russe? Elle aurait l'avantage de ne pas parler français et de ne pas avoir d'opinion politique, ce serait pus simple...

mercredi 9 décembre 2009

C'est fou, même si je n'ai que ça à faire, je n'ai pas vu l'hiver arriver avant ce matin...

mardi 8 décembre 2009

Je ne fais JAMAIS ça. Et comme jamais c'est ennuyant, je le fais aujourd'hui, je me mets dans une chaîne parce que j'aime ce qu'elle représente et le travail de souvenirs qu'elle demande de faire.

Et puis de toute façon je suis un maillon seul, les autres maillons ne sachant pas que je me suis liguée. Je suis un maillon anonyme et, juste ça, c'est chouette.

Polytechnique: J'ai 4 ans, je suis haute comme trois pommes et trois-quarts et mon plus gros plaisir de la journée est de déchiffrer les lettres dans les nombreux livres de ma bibliothèque. Je vis dans une maison bleue et, quand il neige, mon père me traine dans sa grosse pelle en métal et me jette sur le dessus de la montagne. Autour de moi, personne ne meurt, personne ne souffre, j'ai le bonheur facile et la vie me semble infinie.

11 septembre: Je suis dans un cours d'histoire quand mon prof s'interrompt pour mettre la télévision en direct. Je suis toute en noir, j'ai le bonheur enfoui sous le eye-liner et les rubans de velours. J'ai le désespoir facile et les images que je vois ne m'aident pas à avoir confiance. J'écris dans la marge de mes cahiers les mots les plus sombres que je puisse imaginer et je jure que je ne vivrai pas vieille.

Aujourd'hui: Je suis encore entourée d'adolescents en construction et j'ai plus de facilité avec ceux qui prennent le monde à l'envers parce que je comprends. J'ai grandis, j'ai fait des folies et j'ai choisi le conte de fées moderne plutôt que la dépression. Les lettres sont des amies volages, mais toujours présentes. Je fais le voeux de vivre vieille parce que ce que je suis en train de tricoter, j'aimerais le voir grandir.

samedi 5 décembre 2009

Petite musique dans mes oreilles, sous les deux gros écouteurs qui me coupent du monde extérieur. Dehors, pas de neige, mais un froid insidieux qui fait que les Chats se roulent en boule à mes pieds.

Le temps des secondes qui tombent dans l'oubli...

mardi 24 novembre 2009

Ça s'est passé dans une ruelle.

Nous nous sommes croisés, le regard a duré trop longtemps, j'ai eu l'impression qu'il me déshabillait alors je lui ai menti, il m'a trompée, je l'ai giflé et j'ai poursuivi mon chemin.

Tout était joué et pourtant, personne n'a émis le moindre son.
Il fallait voir la tête de son collègue.

mercredi 18 novembre 2009

Vu:
Des mains avec des doigts minuscules, un nez retroussé, des sauts périlleux exécutés comme sur un trampoline...

vendredi 13 novembre 2009

Ta sueur sur l'oreiller
Perdue au milieu de mes rêves
Entre les ronflements
Et sous les désirs de départ
Qui s'entassent
Au milieu de l'avenir

jeudi 12 novembre 2009

Et dans le courage du jeudi,
trouver la bulle d'air mais oublier de s'y accrocher.

mardi 10 novembre 2009

Envie de coucher avec un inconnu. De boire des paroles sans queue ni tête dans l'intimité d'un bar. De tout oublier dans de nouveaux bras.
De ne pas savoir dans quelle chambre d'hôtel je suis. De jouir sans trop savoir pourquoi ni comment.

Envie de jeter ce quotidien au bout de mes bras et de le voir prendre le champ.
De savoir quoi te dire.
Là, maintenant.

vendredi 23 octobre 2009

Les vendredis après-midis, je cherche ma libido entre les maux des autres.

mercredi 21 octobre 2009

Quand Monsieur P. s'est rendu compte que je ne partirais pas de la maison pour un autre matin de suite, il a enfin accepté d'avoir une conversation sur le partage de l'espace.
- La méridienne, tu peux l'avoir, m'a-t-il dit, mais j'ai priorité sur le coin de la fenêtre et tes pieds ne doivent pas entrer dans ma zone trop souvent.
J'ai acquiescé. Autre chose?
- Pas trop de calins, hein? Je n'aime pas ça, moi, les câlins. Alors une fois de temps en temps pour te faire plaisir, mais c'est tout. Pour le reste, il y a Mini.
L'interpelée était déjà toute ronronnante, tout à fait satisfaite de ce nouvel horaire.
-Ça me va, j'ai rétorqué.
Et depuis? Le bonheur!

dimanche 13 septembre 2009

Fait:
Descendre du trottoir pour marcher dans les premières feuilles mortes de la rue Berri.
Ressentir un plaisir jouissif à entendre le craquement caractéristique...
Est-ce la vieillesse, la sagesse ou la folie?
Je ne sais pas.
Mais je me suis tout de même retrouvée attablée avec l'homme de ma vie, l'amant imaginaire et la copine de l'amant imaginaire pour un petit déjeuner.

Le pire, c'est que ça s'est bien passé.

jeudi 10 septembre 2009

J'ai dit:
Tu sais, je ne souhaite de malheur à personne, mais si c'était arrivé à n'importe qui d'autres, ça aurait été moins dur.

Au bout du fil, silence.
Et je me sens comme ce personnage de cette annonce, celui qui s'envole de sa chaise pour se fracasser sur le mur.

mercredi 9 septembre 2009

Se souvenir:

De l'étroitesse de la salle de bain quand il faut la repeindre à quatre mains
Des premières minutes de notre rencontre
De l'escalier sur la façade Sud
De monsieur Vi et de son garage surnaturel
Des neuf lasagnes en trois heures et quelques miettes
De P. qui retrouve le confort de ma main avec le temps plus frais...

De T.
Parce qu'elle est forte, que je la porte sur moi, qu'il y a des éléphants verts.

dimanche 23 août 2009

Partir à Ottawa en croisant les doigts parce qu'après tout, une malédiction c'est tenace.
Prendre la voie de service au lieu de l'autoroute. Sentir que tout à coup, plus rien ne va. Accoster notre bateau sur le bord de la rue.

Pousser.

Pleurer.

En rire.

jeudi 6 août 2009

Eu:
Un orgasme culinaire au Lili Margot...

mardi 4 août 2009

"Si par malheur tu rencontres un volcan
Sauves-toi, prends la clef des champs
N'regardes pas derrière, mais droit devant
Il y a moi, qui t'attend"

Dire: je m'en fous, je ne compte pas, la nature fera ce qu'elle voudra.
Et puis, au fond de son coeur et de sa tête, savoir que les quatre prochains jours sont des possibilités. Savoir, sentir, avoir envie de.

Depuis quand faire l'amour est devenu procréer?

dimanche 2 août 2009

J'ai dit:
- Louons un camion, ce sera plus simple.
Il m'a regardé avec un drôle d'air et a répliqué:
- Heu... tu es sûre? Parce qu'il y a beaucoup de place dans un camion et que...
Je l'ai arrêté. Voyons, je sais me contenir.

Eh bien... non. Et c'est fou la quantité de boites IKÉA qui entrent dans un camion.

jeudi 9 juillet 2009

Le décalage horaire, c'est cette période de grâce où se lever à 6 heures du matin est un pur bonheur...