samedi 14 octobre 2006

Samedi

Je lui ai menti.
Je lui ai dit, ne t'en fais pas, c'est la routine, il n'y aura rien de grave et puis de toute façon, tu ne peux pas me faire ça, partir.
J'ai même utilisé l'argument massue. Ton rôle est d'attendre que quelqu'un d'autre vienne prendre la place du passager dans le lit. En attendant, temps gris ou gros soleil, tu restes.

Ça c'est passé en quelques minutes. Il y a eu la crise panique quand elle a vu la cage, le petit museau, bordel si rose ce même matin, devenu bleu juste le temps de se rendre à la clinique, et la grosse voix du spécialiste. Il n'y a rien à faire. Et elle était si sereine, si tranquille, quand il l'a rasé pour mieux voir la veine. Si pleine de vie quand sa tête est tombée, les yeux ouverts. On aurait dit qu'elle dormait.

Je lui ai menti parce que je suis revenue sans elle.
Mais juste avant, juste avant, je lui ai dit que je l'aimais tout plein, comme si elle pouvait me comprendre, parce qu'elle me comprend. Et que pour la place du passager, qu'elle y serait toujours.

Le chat de la sorcière n'est plus. La sorcière tourne en rond.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

je suis bouleversé par cette perte.
même si elle remonte à plusieurs mois pour toi, je viens d'en prendre conscience et ta façon d'en parler force l'émotivité. Je suis désolé pour ton chat.