lundi 7 août 2006

Samedi soir ou Idées de type B

Le copain de ta meilleure copine est parti faire communion avec la nature pour le week-end, elle s'est déclarée veuve de camping et a décidé qu'il fallait faire la fête. Tu amènes ton sac chez elle avec tous tes trucs, elle habite plus près du centre-ville, tu dormiras là.

Le souper est bien arrosé, vous échangez des potins, fumez des clopes et vous vous préparez ensemble dans la salle de bain comme il y a quelques années, quand vous sortiez ensemble à toutes les fins de semaine.

Quand vous arrivez dans le bar, vous riez en commandant les traditionnels trois shooters et, devant l'air scandalisé du type d'à côté à qui tu as offert d'utiliser son coup pour étaler le sel, tu lèves le coude avant de te sauver profiter de la terasse pour fumer de nouveau quelques clopes.

Au bout de quelques temps (deux ou trois cigarettes, tu ne les as pas respiré alors tu ne les as pas comptées) vous redescendez pour permettre à vos corps de s'exprimer sur une musique qui claque dans la pièce presque vide au départ et qui se remplie peu à peu. Vous étiez seules sur la piste et vous vous retrouvez un peu coincées entre les gens qui bougent.

Tu vas prendre une bouffée d'air au bar et, au type qui te regarde depuis un moment, tu demandes pourquoi il ne danse pas. La réponse vient en anglais.

Il se nomme Steve (Ou Steeve, tu n'as pas demandé et il n'a pas précisé) et au bout d'une heure tu as seulement compris qu'il est américain, qu'il est venu avec 4 potes, qu'il est très drôle, qu'il a des allures un peu punk, un peu rebelles, et qu'il embrasse bien. Tu penses que les shoots ont fait effet et tu te laisses couler dans la soirée.

Vers deux heures, quand les mecs offrent d'aller finir la soirée à leur hôtel, tu penses un court instant que c'est vraiment une idée de type B, mais devant A. qui les trouve aussi très sympathiques et qui t'assure qu'il n'y a pas de problèmes pour son couple, qu'elle restera sage et que tout ira bien, tu sautes.

Vous êtes sept et le taxi ne peut en embarquer que six. Tu ressors donc avec Steve et au moment ou la porte se referme sur A., tu penses que ça aussi, c'est une idée de type B. Mais le deuxième taxi arrive, tu y embarques et en quelques minutes tu retrouves ta copine dans une suite très "bordel de gars". Tu trouves que c'est finalement très drôle.

Alors que A. discute en anglais avec tout le monde, toi, ayant dépassée le stade de boisson ou tu comprends l'anglais pour atterir dans celui ou ça ressemble à du charabia, tu succombes aux yeux du New Yorkais et tu disparais avec lui dans une chambre le temps que ton esprit se taise et que ton corps s'apaise. Il a une copine chez lui, mais il est à Montréal. Tu dis avoir un copain aussi, mais il n'est pas là. L'Américain se révèle être un bon coup.

Vers cinq heures, tu t'endors sur le divan.

À dix heures, tu ouvres les yeux. Des draps blancs, des murs blancs, ou es-tu? Des ronflements. Tu n'es pas seule. En te retournant tu aperçois Steve a moitié nu par dessus le couvre-lit. Tu te tâtes, tu as encore ton haut et ta jupe. Ouf. Tu entends la voix d'A. provenant du salon au moment même ou tu prends conscience du martèlement dans ta tête.

Tu apparais dans l'embrasure, elle se redresse, toujours décemment vêtue. Tu lui indiques ton désir de partir, elle salue Ron avec qui elle était en grande conversation, te glisse deux Advils dans la main et sort avec toi.

En arrivant dans le hall, prenant conscience de ton habillement un peu osé pour un dimanche matin et du regard des touristes en attente d'une chambre ou d'un départ, tu te sens comme dans un film. De type B.

Vous revenez chez elle en discutant. Elle te raconte qu'elle s'est fait plein d'amis, qu'elle a parlé toute la nuit et qu'elle a d'ailleurs appris pourquoi ces cinq New Yorkais étaient de passage à Montréal. Tu hausse un sourcil, curieuse. C'est à ce moment que tu apprends que c'était l'enterrement de vie de garçon de Steve, qui se marie la semaine prochaine. Cheap. Tu jures que tu n'en savais rien. A. te dit qu'elle le sait bien, que c'est à lui de se sentir mal, pas à toi. N'empêche.

Quand A. glisse la clé dans la serrure, elle fait un drôle d'air. En ouvrant la porte, tu comprends. L. est sur le balcon, revenu plutôt de son périple rustique. Oups. Tu prends ton sac et tu t'en vas, préférant ne pas être là quand elle va lui expliquer le déroulement de la soirée. Elle a beau avoir seulement discuté toute la nuit, c'est difficile à croire. Surtout que tu trouves que la phrase " Ne panique pas, ça a l'air pire que c'est..", augure mal.

En sortant de l'immeuble, tu te dis que tout ça était vraiment une série d'idées de type B. Tu as une pensée pour une fiancée qui ne sait pas du tout ce qui s'est passé et tu te dis que tu as été le clou de la soirée d'un enterrement de vie de garçon malgré toi.

1 commentaire:

kyvy a dit...

Je ne sais plus comment je suis arrivé ici. Et je ne sais pourquoi, ton histoire me fait penser à une autre:

des amis sont réunis pour un souper dans un restaurant, trois couples. Une des femmes organise une blague à son mari qui, depuis plusieurs années, participe toujours à la loterie, avec les mêmes chiffres. Elle les écrit donc sur un bout de papier qu'elle remet discrètement au serveur. Vers la fin du repas, la femme remarque à son mari qu'il serait intéressant de savoir s'il a gagné ce soir, celui-ci fait venir le serveur. Le garçon demande d'attendre, qu'il doit écouter l'annonce à la radio. 5 minutes. Le serveur revient à la table, nomme la combinaison gagnante. L'homme piégé croit qu'il est millionnaire.

Il se lève et annonce à sa femme: je te quitte, j'ai une maîtresse.