mardi 21 mars 2006

M.

M. m'a écrit un courriel. La semaine dernière.
Il m'envoyait un fougueux baiser de France, juste comme ça, parce qu'il était tombé par hasard sur une photo de moi et qu'il en avait eu envie.
Ça m'a foutu l'estomac à l'envers. Ça m'a donné le tourni. Ça m'a donné envie de lui répondre, là, tout de suite, que je lui rendraisbien son fougueux baiser et que je le baiserais bien tout court. Mais je n'ai toujours pas répondu. J'attends. J'attends je ne sais pas trop quoi et plus j'y pense plus je me sens stupide. J'attends pour qu'il croit que je m'en fiche éperduement de son message. Je me suis dit que je pourrais attendre trois semaines et puis lui écrire un truc du genre: Montréal est superbe. Je suis heureuse. Comment va ta fréquentation Orléanaise?
Lui montrer que ses mots n'ont plus d'emprise, que son souvenir est classé dans la catégorie des beaux souvenirs qui ne me font plus rien.
Mais c'est archifaux. Je crois que je pourrais prendre un billet d'avion demain matin s'il le voulait. Et je sais que c'est stupide, que c'est contre tout ce que je suis. Mais ce n'est pas rationnel. C'est une pulsion de mon corps entier.
Pourtant je ne partirai pas. Parce que lui, lui, il est raisonnable. Parce que lui a choisis de vivre avec le possible comme limite. Parce que lui fréquente actuellement une Orléanaise sûrement beaucoup moins cinglée que moi.
Alors je me raisonne. Je mets de la folie dans ma vie ici. Je rends visite à des inconnus sur leur lieu de travail question d'éparpiller des petits mots, je prépare des chasses aux trésors pour D, je meurs plusieurs fois par jour.

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