mercredi 24 février 2010

Sous la pluie ou sous la neige, je cueille les petites branches pour tisser ton nid.

mercredi 17 février 2010

Abandonnée pour la soirée, j'ai pris mon téléphone et j'ai composé ce numéro que je n'arrive pas à oublier.
Il a répondu à la troisième sonnerie et j'ai bien failli raccrocher.

- J'avais envie de savoir ce que tu deviens.
- Je vais très bien.
- Très bien?
- Relativement bien.
...
- Et toi? Mariée, des enfants, un chien?
- Oui.
- À quoi?

J'ai raccroché. Rien n'a changé. J'ai eu l'impression en entendant sa voix d'ouvrir une porte vers 2007. Il a encore ses rideaux en velours bruns, ne fait pas sa vaisselle, n'a pas de porte pour camoufler son intimité.
La seule différence, c'est que j'ai changé de numéro de téléphone et qu'il ne le sait pas. J'ai l'exclusivité de la brèche dans le temps.

mardi 16 février 2010

Il a dit:

Rassure-toi, j'entretiens régulièrement le tunnel sous le château. Je m'assure qu'aucune grosse toile d'araignée ne bouche le passage et que les torches sont fonctionnelles.

J'ai eu un frisson. Tu prépares ta fuite?

Il a souri.

Non. Plutôt pour te montrer que tu n'es captive que de tes peurs. Rien d'autre.

lundi 15 février 2010

Au travers des couches de souvenirs que nous empilons dans les boîtes, il y a quelques trous noirs, quelques fissures, beaucoup de falaises jamais tombées. Et pourtant, au final, les boites semblent assez solide.

Je te tricote un enfant dans le fond de mon ventre, mais j'ai toujours aussi peur d'aménager un espace avec toi.

samedi 13 février 2010

Je trie les livres de ma bibliothèque en choisissant ceux dont je veux me départir avant ce nouveau départ. Je les ouvre, les renifle, les relis par bout. Sous certaines couvertures, il y a des pans de mon histoire qui resteront accrochés même entre d'autres mains.

"Acheté en juin en prévision du train reliant Vienne à Budapest"
"Échangé avec une vieille femme dans l'avion vers Prague"
"Acheté dans une petite librairie du centre-ville. Le 23 juillet, il a pris l'eau dans mon sac à dos"

J'ai l'impression d'une petite déchirure à chaque livre posé dans cette grande boîte qui sera donnée. Et pourtant, je n'ai jamais aimé Aquin et je n'ai pas l'intention de le relire. Mais j'ai longtemps cherché à garnir mes bibliothèques de tout ce qui me tombait sous la main. De garder tout ce que j'avais été forcée d'approcher par ces enseignants sadiques de création littéraire.

Et je trie encore. Parce que les boîtes seraient trop lourdes si je devais tout trainer et que les bibliothèques seront désormais partagées avec plus d'une personne...

mercredi 10 février 2010

Entre le four -social traitre qui ne chauffe plus- et la machine à coudre, je deviens une véritable femme au foyer.