mardi 31 juillet 2007

J'ai dit:
Prends ton lundi de congé, amenons quelques bonnes idées et plusieurs besoins d'air.

Nous sommes partis samedi matin, réveillés de force par le cadran et presqu'encore endormis sur la 40. Nous avons mis le cap vers l'inconnu, un vieux journal comme passe-temps et une minuscule glacière comme unique soutient. Quelques pleins plus tard nous sommes arrivés au milieu de nulle part, là où la chambe louée à la dernière minute s'est révélée être une catastrophe amusante. Nous n'avons pas trop réfléchi avant de faire l'amour et de rêvasser le chemin du retour. S'il nous avait fallu 8 heures pour se rendre à destination, il nous en restait 48 pour revenir...

jeudi 26 juillet 2007

Quand il fait chaud, mon chat trouve refuge dans la bibliothèque.
Il se fraie un chemin entre les folios et l'encyclopédie ou encore il envoie Jeanne, la plante verte, au plancher afin de s'étendre en roi et maitre sur le dessus de l'étagère.
Quand il fait chaud, mon chat devient intello.

mercredi 25 juillet 2007

Un autre vingt-quatre poses de perdu.
Clic. Clic.
Je me souviens du haut du pont, d'avoir sentie sous moi cette rivière qui me porte depuis mon enfance et puis...

Un bruit de frein, de la fumée, des gestes saccadés, une panique au ventre.

Cette fois ci il n'y a pas eu d'hôpital, de blessures, de convalescence. Juste une dame descendue de sa voiture pour me demander ce qui s'était passé.

Je ne sais pas, j'ai dit. Parfois, je perds des vingt-quatre poses. Et ça me terrifie.

dimanche 22 juillet 2007

Ça y est.
J'ai dépassé le seuil de la malchance et c'est devenu une malédiction.
Qui a perdu en finale de la coupe du monde des moins de vingt ans?
Les Tchèques puisque je les aime du plus profond de mon coeur et que, soyons sérieux, un joueur argentin du nom de Mercado ce n'est pas sérieux.
Je déparle.

N'empêche qu'ils ont dû se mettre à deux pour m'empêcher d'aller lancer des tomates au cortège de la victoire qui descendait sur la rue juste à côté du parc où je faisais un pique-nique pour oublier la défaite...
Nazdravi...

mardi 17 juillet 2007

Je t'ai vu descendre les escaliers avec tous tes sacs et j'ai senti mes doigts se lancer à ta poursuite. Mais je les ai retenu.

Pas cette fois.

Il y a trop de pièces de casse-tête qui volent dans ma tête. Trop d'élans de passion qui oublient de me jeter dans tes bras. Trop de mais et de si.

Quand je suis rentrée dans l'appartement, Paranthèse s'est mis à miauler. J'ai dit:

Moi aussi, je m'ennuie déjà.

lundi 16 juillet 2007

J'ai dit:

Tu dis que tu ne veux pas aller dormir chez toi pour une simple question de logistique?

Il m'a répondu, dans le noir:

Non. J'ai dit que logistiquement c'est compliqué de remballer toutes mes choses pour pouvoir te laisser faire l'étoile un seul soir par semaine dans ton lit. Mais ce que je pense, c'est que j'adore me réveiller le matin et te voir, toi, tout emfriponnée, me souhaiter bonne journée.

dimanche 15 juillet 2007

Je prends toujours pour ceux qui perdent. Ce n'est pas voulu, c'est inné. Je regarde le nom de équipes, je choisis le plus joli et je perds.
Alors quand l'imbécile assis à côté de moi s'est mis à m'expliquer le pourcentage de chance des équipes, je me suis retenue pour ne pas lui crier que je m'en foutais, moi, du pourcentage, puisque je savais déjà qui allait perdre.
Le Nigéria.
Et voilà.
Quatre-zéro même.

Mais j'ai eu beaucoup de plaisir. Beaucoup. Je n'aurais pas cru qu'il y avait autant de Chiliens à Montréal.

Et dire que je déteste les foules...

vendredi 13 juillet 2007

Quand je suis arrivée, elle m'a accueillie comme une intruse.
Levant son nez, elle a dédaigné me demandé qui j'étais avant de pousser un soupir.
Encore une autre nouvelle.
Elle m'a entrainée dans quelques rayons, empilant à chaque fois des bouquins immenses sur mes bras.
- Voilà, je crois que vous avez tout ce qui est obligatoire.
J'étais un peu découragée. Alors que je prévoyais entrainer les élèves vers des trucs fantastiques, je me ramassais à être aussi ligotée qu'eux. Des romans classiques c'est bien beau, mais s'il n'y a que ça au programme, c'est un peu rébarbatif...
- Et des bandes-dessinées, vous en avez?
Il y a eu comme un lueur dans son regard mais j'ai préféré ne pas y croire. La bilbiothécaire m'a amenée vers un autre rayon, celui-là tout au fond.
- Quel genre de bd voulez-vous?
Et là, miracle. Nous avons échangé des noms, des suggestions et des idées de grandeur et la pile de livres que j'avais déposée sur le coin d'une table n'avait soudainement plus d'importance. Quand je suis ressortie, j'avais une complice, une invitation pour aller visiter une librairie spécialisée et un soulagement dans la tête. Finalement, l'année allait être stimulante...

mercredi 11 juillet 2007

Chevelure.
Ou l'art de détester les coiffeuses.
Trois jours et trois têtes différentes, des heures passées sur des chaises et des appréhensions plein le ventre. Nous sommes mercredi, dans deux heures je passerai de nouveau au scalpel.

lundi 9 juillet 2007

Rapport obsessionnel au temps.

Le temps court, le temps mange l'univers, le temps s'étire.

Je collectionne les horloges en avance, les écrans en retard. Tout est une question de minutes qui se renvoient la balle. Pas de montre. Non. Il faut oublier le temps, un peu.

Quelle heure est-il?

vendredi 6 juillet 2007

Derrière une fenêtre de l'immeuble d'en face, un jeune garçon joue à la guerre avec une reproduction de voilier. Il lui a troué une aile, a fracassé son mat contre la vitre avec un sourire triomphant puis... Panique dans son regard. Et maman, elle va dire quoi?

Derrière ma fenêtre, le calme d'une matinée ensoleillée.

mardi 3 juillet 2007

On a fait une crise au milieu de la rue. On s'est presque laissés tellement on ne savait plus que dire pour s'empêcher de hurler.

On s'est fait quelques reproches, on a pesté contre les efforts à faire, on a oublier les montagnes de promesses.

On est rentrés chacun de notre côté. Moi plus tard, par mille détours dans ma tête comme sous mes pieds. J'ai pris des ruelles pour lui dire de partir, des rues pour me convaincre d'essayer encore.

Quand je suis rentrée, il m'écrivait. Nous n'avons pas dit grand chose, on a tenu le divan comme un bouée et, lentement, on a oublié de s'énerver.