lundi 30 avril 2007

Ça fait trois ans que je me demande quoi faire avec cet affreux bas de mur en faux stuco étalé beige sale. Trois ans que je me questionne. Rouge ? Bleu? Vert ? Imitation de brique ? Et puis avec la saison des déménagements et la peinture à faire un peu partout, je me suis dit: Pourquoi pas blanc?
Bon, ça va rester une moitié de mur en faux stuco étalé, mais au moins elle sera de la même couleur que l'autre moitié, non?

Et bien peindre du relief mal fait, c'est très difficile.
Une chance que je me suis réconciliée avec Lui...

dimanche 29 avril 2007

On a rit toute la journée. Malgré le temps gris et malgré la foule monstrueuse au magasin. On a fait la fête en peinturant des murs à n'en plus finir et en trouvant mille et une façon de se casser le dos sur des étagères-à-monter-au-troisième-étage. On a eu du plaisir alors qu'on aurait pu se faire la gueule.

Et ce soir, pour rien, après s'être dit des bêtises et avoir rigolé jusqu'à en avoir mal au ventre, on s'est engueulé pour une question de vaisselle. On s'est engueulé tellement fort qu'il a claqué la porte pour la première fois et que je n'ai pas su trouver les mots pour briser le silence. On s'est engueulé parce que nous ne faisons pas la vaisselle de la même façon.

Je visite les charmes très très discrets du quotidien.

jeudi 26 avril 2007

Neuf paires d'yeux dans une salle vide. Plus une. La mienne.

On se regarde, ils me jaugent. Ils sont punis et pourtant c'est moi qui a l'impression de l'être. L'heure à passer est longue, les secondes retiennent leur souffle trop longtemps. Ils m'observent toujours et je tente d'appliquer ma méchanceté impitoyable à tous mes traits. Je me crois presque.

Dans l'air, un je-ne-sais-quoi inexplicable qui sent la sangria...
Vivement la cloche.

mardi 24 avril 2007

Sur la terrasse ensoleillée, quoique assez froide, d'un restaurant rue Laurier, trois gars en grande conversation. Sur le trottoir, une très vieille dame habillée pour une grande soirée apprend à faire de la bicyclette. Dans ma main, tout le bonheur du monde.

J'ai enfin appris à être méchante.

lundi 23 avril 2007

Il me l'a donné comme ça. Début décembre, dans un bar, assis au comptoir, juste comme j'arrivais.

"Tiens, ton cadeau de Noël. Et regarde-le bien parce que c'est le seul que je donne cette année."

Le disque n'était pas emballé. Un groupe obscur, supposément découvert la veille dans une salle un peu miteuse en banlieue nord. J'ai voulu le remercier, mais à son air j'ai compris qu'il valait mieux pas. Quelques semaines après, nous ne nous parlions plus.

Et aujourd'hui, parce qu'il y avait longtemps et que j'avais envie, j'ai glissé le disque dans mon voiture.

"Je t'aime plus fort qu'autrefois
Parce qu'il ne me reste que des souvenirs de toi"

dimanche 22 avril 2007

On a dit:
Sortez l'Intello en vous. Habillez-le, donnez-lui un accent si ça vous chante. Venez pour vingt heures, apportez du vin et du fromage. Oh oui, et votre bonne humeur.

Dans notre salon, Kierkegaard a joué les parfaites maitresses de maison, Einstein a remonté ses bas sur ses pantalons, Simone de Beauvoir a pris l'accent du plateau version Edgar Hypertaverne, Suzuki a sorti sa nouvelle coupe de cheveux et... le reste?
Que du bon vin, des fromages à profusion, quelques éclats de rire lancés et quelques accents perdus au fil des conversations décousues.
Du plaisir?
À la pelle...

vendredi 20 avril 2007

Il y avait longtemps.
Il y a eu des obligations loin de la ville et quelques repos. Et puis, le retour...

Moments de pur bonheur. J'ai laissé mes chaussures de grande personne sur le bord de la porte et Pilote, Poisson et moi avons été joué dans la ruelle sous le soleil qui n'en finissait plus de nous faire du bien. On a couru, ils sont parfois tombés avec le sourire, on a lancé notre bonne humeur dans les airs et on l'a rattrapée, épuisés, juste à temps pour l'heure du bain.

Plus tard, j'ai raconté une histoire de lézards à Pilote comme c'est la coutume, puis j'ai endormi Poisson en lui effleurant le dos du revers de ma main.

En repartant, j'ai remis mes chaussures de grande personne. Elles me semblaient soudainement moins petites...

mardi 17 avril 2007

Une mélodie plein la tête, des envies de fuite à dos de valise itinérante.
Je t'imagine dans cette rue qui est la notre, le sourire aux lèvres et ta main pendante, m'attendant.
Faut-il que l'on se cherche pour se perdre...
Je me perds. Tranquillement, je fonds. Plus que la peau sur les os. Je regarde derrière et trouve des morceaux de moi accrochés aux jours passés. Qu'aie-je fait pour qu'ils se détachent?

lundi 16 avril 2007

"De nulle part arrive souvent..."

J'ai une folle envie de me raser la tête. Le syndrome de la page blanche et des mots obligés qui refusent de se plier. Je suis désolée, je retourne au miroir.

dimanche 15 avril 2007

Un moment soudain, un je-ne-sais quoi de tristesse qui m'a traversé. Derrière la pluie qui se changeait tranquillement en neige, je ne pensais qu'à cette phrase, dite et répétée, un peu plus tôt. Piquée à Larcenet.

"Tout est mieux avec toi que sans"

samedi 14 avril 2007

" Bonjour, j'appelais seulement pour savoir comment tu allais, comment tu te sentais, de nouveau dans tes choses, dans ton monde... J'imagine que tu es partie courir pour laisser tes pieds refaire connaissance avec le quartier... Ici la journée est passée très vite, je n'ai pas eu le temps avant mais... Je voulais te dire que je pense à toi, simplement. À bientôt."

jeudi 12 avril 2007

"If I lay here
If I just lay here
Would you lie with me and just forget the world"

De la neige de l'autre côté de la fenêtre.
Je ne bouge plus, prise dehors, parmi les flocons qui se font immenses. Les yeux devant moi ne comprennent pas trop. Ils n'osent pas. Une gorge se râcle, je reviens. Ah oui, les feuilles.

J'ai enfin apprivoisé la machine à café.

mercredi 11 avril 2007

J'ai envie de peindre le mur de la cuisine en rouge.
D'ouvrir toutes grandes les fenêtres et de m'y glisser la tête pour savourer le soleil.
De sortir mon vélo.
J'ai envie de toi sur mon balcon.
De sortir tout le contenu des armoires pour le grand ménage.
De rappatrier ma bibliothèque.
J'ai envie de crème glacée à la vanille trempée dans le chocolat.
De rendre visite à M.
De dormir dans mon hamac.

Et demain? Demains ils annoncent de la neige...
Ça aurait été comme dans un film.
Le matin, nous nous sommes levés heureux, nous avons fait nos bagages, nous nous sommes séparés aux voitures avec un sourire, quelques baisers.
Nos voitures se sont suivies un moment, nous avons fait des grimaces dans les rétroviseurs et nous nous sommes dits, chacun de notre côté, que nous étions vraiment bien.
Il a pris le nord et j'ai pris le sud.

Quelques minutes plus tard, un bruit terrifiant de freins. Dans mon rétroviseur, une voiture verte qui venait de se faire écraser contre le parapet par un mastodonte, le genre impossible à éviter. Sur le volant, mes mains se sont mises à trembler en voyant la voiture plier comme un jouet.

Trente secondes auparavant, c'est moi qui dépassais le camion.

lundi 9 avril 2007

Sur le mur du traversier, une affiche.

13 ans
1 conjoint
44 bouderies

Je ne passe pas de commentaires, de toute façon aucun ne ferait. Nous, c'est quelques semaines, quelques fidélités et un nombre incalculable de bouderies.

samedi 7 avril 2007

Ce matin, plus sommeil.
Dans la baignoire, qelques traces de sang témoignent de mes coupures. Je n'étais pas attentive.

jeudi 5 avril 2007

Je vis entre des appartements. Deux lits, parfois trois, des clés à profusion.
Je me réveille au matin l'esprit un peu embrumé, les murs sans souvenirs.
Il me faut quelques tours pour prendre conscience de la chambre où je suis, de la largeur du lit, de la présence ou non de l'autre.
Je vis entre mes valises.
La bleue pour partir, la verte pour revenir. Entre elles, des sacs de linge à laver ou prêt-à-porter, des feuilles volantes qui se perdent dans des coffres arrières.
J'essaie de ne pas les perdre, mais elles se sauvent comme les parapluies.


"La fin de l'homme ne sera pas la fin du monde.."

mardi 3 avril 2007

Mon copain dit que je ne suis pas vraiment une mauvaise cuisinière mais que c'est plutôt la cuisine qui a décidé de ne pas vouloir de moi. Il ajoute qu'au moment où je parviens à déjouer la vigilance de mon ennemie, ce sont les éléments qui prennent la relève pour lui éviter de perdre la face.

Inutile de me parler de ma version flambée du gâteau des anges.

dimanche 1 avril 2007

J'aurais voulu prendre une photographie.

J'aurais voulu prendre une photographie avec un polaroid, y inscrire la date et la coller dans un grand cartable où je pourrais réunir quelques moments de bonheur.

C'est une soirée qui ne se décrit pas, une suite de petits moments magiques qui ont déferlé sans prévenir. Le type de la table à côté et son jeu de cartes nommé Robert. Les questions incongrues de F.La fête d'un inconnu et les bises échangés pour le plaisir. Le sourire de Il. Le premier pichet de Sangria pour lancer la saison chaude. Les mots chuchotés entre filles. Le quatrième pichet. Le départ un peu tournant, un peu hilarant. La danse dans le métro. La course effrénée dans les marches. Le lit en pleine lumière. Le message de A sur le répondeur qui nous signale qu'elle est bien rentrée. Les corps qui s'emmêlent presque sauvagement. L'O.

J'aurais voulu prendre une photographie et la regarder plus tard, bien plus tard quand j'aurai oublié, ne serait-ce que pour me rappeler qu'il ne faut pas grand chose pour être heureuse.