mercredi 27 septembre 2006

Mercredi soir ou Récapitulation

J'ai revu P. samedi. Une année complète que nous avions passé à s'éviter soigneusement, lui pour ne pas tomber dans l'amour fou, moi pour ne pas le blesser. On m'avait dit qu'il n'y serait pas. On lui avait dit que je n'y serais pas. J'ai revu P. samedi. On ne s'était pas écrit depuis notre dernière chicane il y a quelques semaines. On s'est parlé. On s'est cherché tour à tour, on a fuit à tour de rôle. Il y avait cette flamme dans ses yeux qui me chavire, mais il y avait aussi beaucoup de vin dans mon sang. Juste assez pour que je lui offre mes lèvres. L'Instant d'une soirée, j'ai dit. Demain, on oublie.

A. lui a dit que je n'étais pas parfaite. Que j'étais même parfois très chiante. Il lui a dit qu'il le savait mais que... c'était comme ça. C'est plus fort que lui.

Il ne m'a pas embrassé. Il a hésité un peu trop longtemps et quand il est revenu, j'avais la tête dans les nuages et le coeur étendu sur le sol. Je lui ai écrit lundi pour lui assurer que j'avais tout fait avec ma tête, que l'alcool n'était pas responsable de l'offre du baiser. Il m'a répondu avec la plus belle lettre d'amour que je n'ai jamais reçu. La deuxième en fait, la deuxième plus belle lettre d'amour qu'il m'offre, la première remontant à cinq ans. On a longtemps rit de son obsession, lui et moi. Mais je crois que ça ne passera pas. Et malgré tout cet amour que j'ai pour lui, tout cet amour qui ne sera jamais assez comparé au sien, cet amour d'un autre siècle, cet amour d'écrivain tourmenté, ce ne sera jamais assez.

Il a dit à A. que c'était la pire soirée de sa vie. Elle lui a dit qu'il faudrait qu'il finisse par comprendre. Que je ne l'aimerai jamais. Il a dit que lorsqu'il ne me voyait pas pendant quelques mois, qu'il n'avait pas de mes nouvelles pendant quelques semaine, il parvenait à oublier un peu.

Je vais essayer de disparaitre.

mardi 19 septembre 2006

Mardi

Terrifiant et frigorifiée.
Simplement pour la sonorité.

vendredi 15 septembre 2006

Jeudi mi soir mi nuit

Il va peut-être y avoir exposition.
Panique à bord.
Je dois préparer mon portfolio, choisir ce que j'aimerais présenter, décider de prix et...
Je n'ai rien dit à personne. Même A. ne sait pas que j'ai franchit ce mince pas entre je le ferai et je fais.

T. ne me parle plus. Ses silences sont comme autant de ficelles jetées à la mer. Trois jours que je n'ai pas vu J.

dimanche 10 septembre 2006

Pachelbel et ses canons à pleine tête ou Dimanche soir

Seul le vent parle. Il dit qu'il est inutile de s'accrocher lorsque le moment passe. Que demain pourrait être meilleur comme il pourrait être pire, mais qu'il sera. Inéluctable.

Ma soeur est partie depuis longtemps. Je voudrais l'entendre rire contre mon oreille. L'oreille de mon frère est égoiste. Elle fait du je, me, moi et je ne sais pas la saisir. Je lui ai raconté des mensonges rose bonbon préparés tout exprès pour elle, mais elle s'indiffère. Elle me lasse. Mes mots restent. Ici.

Et sur le plancher de mon salon, le château de cartes s'effondre en silence.

jeudi 7 septembre 2006

Jeudi nuit

" J'ai des fins de scénarios
coincées dans mes artères
et je ne vois plus très, très haut
depuis que j'ai commencé à me taire

J'ai le coeur dans la tête
J'ai le coeur dans la tête
J'ai le coeur dans la tête
J'ai le coeur dans la tête

J'ai des vices cachés
j'ai des vices cachés
j'ai des vices cachés
et des pièces détachées..."

Moffatt plein la tête. La gorge silencieuse qui se mord l'intérieur. Tout est si fragile. Le moindre mot pourrait tout renverser. Je pourrais en mourir. Équilibre précaire. Et pourtant, si.

Si.

Je rêve de matins endormis, de corps emmêlés, de projets aléatoires, de bouchées infernales. Je rêve d'un salon en briques, d'une salle de bain en bambous, d'une petite fille aussi mignonne que celle.

Je ne dirai rien.
Promis.

lundi 4 septembre 2006

Lundi matin

Je t'ai encore raconté hier. Quand je te raconte, il y a une foule de petits détails qui se font un feu d'artifices dans ma tête. Je me souviens de ton odeur sur l'oreiller et de la sensation si particulière de ta bouche sur mon oreille. Je me rapelle Camille, la partie de billard, la route si longue vers nulle part, nos rires nocturnes, mes fuites, ta fenêtre, nos livres, ton rire. Il y avait longtemps que je ne t'avais pas raconté, mais dès que j'ai prononcé ton nom, tout m'est revenu. Te souviens-tu du quai lorsque je suis partie? Tu portais une chemise rayée verte et violet, tu étais superbe. Il y a eu ce baiser si chaste et puis celui si passionné et porteur du seul mot possible. Adieu. Et toi, il t'arrive de me raconter?

samedi 2 septembre 2006

Vendredi nuit

"Papapappappappappappappappadapada"

J'ai été au Musée. Je me suis mordue pour voir si je savais vivre. On a rit. On s'est posé plein de questions. Mon épaule s'encastre parfaitement dans la sienne. Pourquoi se contenter d'une journée presque parfaite? Scène de film alors que je l'aperçois, elle, au coin de la rue et que j'entraine J. dans l'autre direction. Mes dents imprimées dans mon avant-bras. Je vais acheter une tuque très laide à L. pour son anniversaire. Souvent, les films qui jouent sur l'écran alors que je joue dans la salle n'ont aucune importance. Je n'ai pas saigné.

"Oh Montréal
T'es tellement froide
Un ours polaire dans l'autobus
J'm'inspire du pire
Pour m'enrichir
Et je t'aime tellement que j'hallucine

pappappappapadapada"